Des sources parlementaires de haut niveau se sont interrogées sur les raisons qui ont poussé le Premier ministre du gouvernement intérimaire, Najib Mikati, à inscrire le projet de loi sur la restructuration des banques à l'ordre du jour du Conseil des ministres qui doit se tenir demain, après l’avoir envoyé discrètement en annexe vendredi. Les mêmes sources ont unanimement estimé précipité le projet élaboré par un groupe restreint de banquiers proches du Premier ministre sortant, de son vice-président, Saadé el-Chami, et de son conseiller, Nicolas Nahas.
Ces sources parlementaires ont affirmé que le Premier ministre tente, à travers l'adoption de ce projet, de présenter des gages de crédibilité à l'étranger en le faisant passer comme un soutien aux réformes. Cela lui donnerait une chance d’être reconduit à la tête du gouvernement lors du prochain mandat. Sinon, comment expliquer que ce projet soit inscrit à l'ordre du jour d'une session prévue deux jours avant la séance d'élection présidentielle?
Les mêmes sources ont souligné que ce projet est en réalité une continuation du coup d'État initié par le gouvernement de Hassane Diab, qui avait déclaré la faillite du Liban et ouvert la voie à une économie basée sur le cash, servant ainsi les intérêts du Hezbollah et de ses alliés. Ce projet vise à liquider le secteur bancaire, à éliminer les dépôts et à légitimer certaines banques prédéfinies, programmées pour rester en activité, voire pour attirer des banques étrangères.
Les sources concluent en déclarant: “Najib Mikati pourra se réjouir si le projet est adopté en Conseil des ministres, mais il sera confronté à un refus catégorique au Parlement, où il ne subsistera rien de ce texte. Car, ce qui s’est bâti sur du vent reste du vent.”
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