Le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, a obtenu 71 voix parlementaires, contre 37 bulletins blancs, deux pour Chebli Mallat, trois annulés et 15 pour la “souveraineté et la Constitution”, lors du premier tour de la séance électorale parlementaire.
Au terme du vote, le président de la Chambre, Nabih Berry, n’a pas levé la séance et convoqué un deuxième tour, conformément à la Constitution.
Il s’est contenté de convoquer les députés “dans deux heures”, pour un nouveau vote en dépit de protestations parlementaires. Plusieurs députés ont réclamé un second tour. En vain.
Selon les députés, la pause de deux heures sera consacrée à des concertations. Ce sont notamment les deux blocs d’Amal et du Hezbollah qui souhaitent discuter de leur intention de vote. Selon la MTV, les deux s’étaient entendus pour voter blanc au premier tour et élire le général Aoun au second round.
Nécessaires à l’élection du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, à la tête de l’Etat, les deux tiers des voix parlementaires n’ont pas été obtenus au premier tour de la séance électorale du jeudi.
Un résultat qu’annonçait implicitement le début de la réunion, puisque les contacts et les réunions des dernières 48h avaient débouché sur une nette majorité parlementaire en faveur du général Aoun.
Avant de procéder au scrutin, lecture a été donnée, conformément à la Constitution, de l’article 49 de la Constitution, mais cette fois avec l’alinéa 3, qui prévoit la démission d’un fonctionnaire de première catégorie, deux ans avant la fin d’un mandat présidentiel, s’il souhaite présenter sa candidature à la magistrature. Cet alinéa n’avait pas été lu, lors de l’élection d’un autre commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, en 2008, parce qu’un consensus politique s’était constitué autour de lui.
C’est donc la lecture de cet alinéa qui a donné le coup d’envoi d’un débat autour de la constitutionnalité d’une élection du général Aoun.
Et lorsque, à la fin de la séance, des députés ont soulevé le précédent de Michel Sleiman, qui avait été élu par 84 voix au premier tour, sans un amendement de la Constitution, le président du Parlement, Nabih Berry, s’est empressé de répondre: “tout précédent fait désormais partie du passé”. Il aura bloqué, dans ce sens, la voie à toute possibilité d’une reprise du scénario de 2008.
Si le mot d’ordre international a été donné en soutien à la candidature du général Joseph Aoun, il n’aura, jusqu’alors, pas suffi pour faciliter son élection. Celle-ci reste acquise, comme en témoigne, la pause de deux annoncée par M. Berry. Une pause, dit-on, qui sera consacrée à des concertations. Un mot bien vaste puisqu’il est sujet à diverses interprétations.
Pour revenir aux faits, et après une affluence massive place de l’Etoile, la treizième séance pour l’élection d’un président de la République s’est ouverte sur une dispute entre ceux qui contestent l’élection à la tête de l’Etat, du général Joseph Aoun, qui bénéficie d’une large majorité parlementaire, et ceux qui veulent que le Liban soit enfin doté d’un président.
Le député Melhem Khalaf, proche du président de la Chambre, a ouvert le bal en mettant en garde contre une violation de la Constitution, suivi par le chef du CPL, Gebran Bassil, farouchement hostile au général Aoun, et qui s’est lancé dans un long discours pour mettre en avant ce qu’il considère être un assujettissement du Liban à l’étranger. Gebran Bassil, s’est étalé sur des “principes” desquels il fait fi en temps normal, dépendamment des circonstances.
Jamil el-Sayed et Oussama Saad, sont allés dans le même sens mais avec moins d’invectives que leur collègue, ce qui a poussé la députée Paula Yaacoubian, à leur reprocher un attachement “sélectif et taillé sur mesure”. Député du CPL, Sélim Aoun a violemment réagi, répondant par des termes injurieux à la parlementaire qui a vivement répliqué à son tour. Une violente dispute s’est ensuivie jusqu’à ce que le président de la Chambre, Nabih Berry, intervienne, pour rétablir le calme dans l’hémicycle.
Michel Moawad et Samy Gemayel ont rappelé le précédent de 2008 susmentionné. Les deux ont évoqué une “interprétation sélective de la Constitution” et mis en relief l’urgence, pour le Liban, d’être doté d’un président.
Largement soutenu par la communauté internationale et bénéficiant d’une nette majorité parlementaire, le chef de la Troupe est-il toujours assuré d’une entrée au palais de Baabda, après plus de deux ans de vacance?
Réponse dans quelques heures. Entre-temps, à Baabda, les préparatifs pour accueillir le nouveau chef de l’Etat vont bon train. Le tapis rouge a été déjà déroulé à l’entrée du Palais et un drapeau libanais, flambant neuf, a été hissé.
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