Marchés: les taux d'emprunts mondiaux grimpent avant l'emploi américain
Flambée des taux d'emprunts européens ©Ici Beyrouth

La flambée des taux d'emprunts européens se poursuit vendredi, tandis que les Bourses du Vieux continent restent atones avant la publication du rapport sur l'emploi aux États-Unis.

Vers 08H30 GMT, les rendements des emprunts à 10 ans de l'État britannique se stabilisaient à 4,82% contre 4,81% jeudi à la clôture;

"Les taux à long terme se sont nettement tendus depuis le début de l'année en Europe, en partie en raison de la hausse des taux aux États-Unis", commentent Sebastian Paris Horvitz et Xavier Chapard, experts de LBP AM.

"Le Royaume-Uni a connu la plus forte hausse des taux et la plus forte baisse de sa monnaie vis-à-vis du dollar", notent-ils.

Le taux d'emprunt des obligations britanniques à 30 ans a quant à lui enregistré jeudi un nouveau sommet depuis juillet 1998, et les rendements des emprunts à 10 ans de l'État britannique sont au plus haut depuis juillet 2008.

Le rendement des "gilts", les bons du Trésor britanniques, a particulièrement flambé en raison des préoccupations sur la capacité du gouvernement travailliste du Royaume-Uni à maîtriser le déficit, sur fond de hausse des coûts d'emprunt.

"Bien que le Royaume-Uni semble être l'exemple le plus frappant en termes de rendements (...), d'autres pays ont également connu une dynamique similaire", souligne Jim Reid, analyste chez Deutsche Bank.

Le rendement à 10 ans de la France a par exemple atteint vendredi son plus haut niveau depuis novembre 2023, et celui de l'Allemagne a touché un nouveau plus haut depuis juillet 2024.

Au Japon, le rendement à 10 ans a poussé vendredi jusqu'à son plus haut niveau depuis 2011.

Seuls "les bons du Trésor américains montrent quelques signes de stabilisation", note M. Reid, même s'ils restent très hauts.

Le rendement des emprunts d'État américain à dix ans ressortait à 4,69% vers 08H30 GMT, stable par rapport à la clôture de la veille.

En Europe, la Bourse de Paris était stable (+0,09%) vers 08H20 GMT, comme Francfort (+0,03%) et Londres (-0,02%), quand Milan grimpait de 1,00%.

L'absence de tendance forte réside dans l'attente de la publication des chiffres de l'emploi américain en décembre, l'un des premier indicateur économique de premier plan de 2025.

Ces "données cruciales sur l'emploi" américain en décembre "pourraient redéfinir la trajectoire des taux d'intérêt de la Réserve fédérale" américaine, ou Fed, explique Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

"Une série de données plus fortes que prévu (sur l'emploi américain) pourrait très rapidement faire basculer" les attentes du marché vers un maintien des taux actuels de la Fed jusqu'à juin, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

À l'inverse, des données "plus faibles que prévu pourraient renforcer l'espoir d'une baisse en mai", selon elle.

Seven & i au septième ciel

Seven & i, propriétaire des supérettes 7-Eleven, a bondi de plus de 7% vendredi à la Bourse de Tokyo, après des informations de presse évoquant un projet de la société américaine d'investissement Apollo Global Investment de monter massivement au capital du groupe japonais.

Selon l'agence Bloomberg, Apollo envisage une participation pouvant aller jusqu'à 1.500 milliards de yens (9,5 milliards de dollars) dans Seven & i, dans le cadre d'une opération devant permettre au géant nippon de la distribution d'échapper à un rachat par son rival canadien Couche-Tard.

L'information du média financier a provoqué l'euphorie des opérateurs: l'action de Seven & i a bondi de 7,4% à la Bourse de Tokyo, avant de clôturer en hausse de 4,86% à 2.490 yens, à contre-courant d'un marché en repli de 1,05%.

Le pétrole avance

Les cours du pétrole montent doucement mais sûrement vendredi, soutenus par "la nouvelle baisse des stocks de pétrole brut aux États-Unis, tandis que la chute des températures stimule la demande de combustibles de chauffage", commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Vers 08H20 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,96% à 77,66 dollars, et celui de son équivalent américain, le WTI, gagnait 0,94% à 74,62 dollars.

Le gaz naturel se plaçait quant à lui sous la barre des 45 euros le mégawattheure (MWh), perdant 1,90% à 44,13 euros.

Côté cryptomonnaies, le bitcoin gagnait 2,84% à 94.728 dollars vers 08H20 GMT.

Avec AFP

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