Biden retire Cuba de la liste noire des Etats soutenant le terrorisme
US President Joe Biden arrives to speak at the State Department in Washington, DC, on January 13, 2025, as he delivers his final foreign policy speech. ©Roberto schmidt / AFP

Joe Biden a décidé mardi de retirer Cuba de la liste noire des Etats soutenant le terrorisme, un geste qui doit encourager la libération d'un "nombre important de prisonniers politiques", a précisé un haut responsable américain.

Cette décision surprise du président sortant, rendue officielle dans un mémorandum publié par la Maison Blanche, est un "geste de bonne volonté", a indiqué cette même source.

Elle a dit espérer des libérations très rapides, avant même la prestation de serment lundi de Donald Trump, dont le parti soutient une ligne très dure contre les autorités communistes cubaines.

Quelques jours avant de céder le pouvoir à Joe Biden en janvier 2021, l'ancien et désormais futur président républicain avait pris la décision exactement inverse, celle de placer Cuba sur cette liste où figurent aussi la Corée du nord, l'Iran et la Syrie.

Il est tout à fait possible que Donald Trump décide de remettre Cuba sur la liste après son arrivée au pouvoir.

Son futur chef de la diplomatie, le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, a bâti toute sa carrière politique en s'appuyant sur la diaspora cubaine anticastriste. Ses propres parents ont quitté Cuba pour les Etats-Unis en 1956, trois ans avant l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro.

"Opinion partagée"

Joe Biden a annoncé mardi deux autres mesures unilatérales destinées à soutenir des négociations actuellement en cours sous l'égide de l'Eglise catholique, et qui portent notamment sur les personnes emprisonnées après les manifestations antigouvernementales de juillet 2021.

Le président démocrate suspend d'une part la possibilité de porter plainte devant des tribunaux américains pour des expropriations à Cuba, et lève d'autre part certaines restrictions financières.

Le sénateur du Texas Ted Cruz, un républicain, a immédiatement dénoncé la décision "inacceptable" de retirer Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme.

Il a accusé Joe Biden de chercher à "saper" le travail du futur gouvernement de Donald Trump et du Congrès à majorité républicaine.

Interrogé sur le fait de lier ainsi les mains du président élu républicain, six jours avant qu'il ne prête serment, le haut responsable déjà cité a assuré qu'il existait "une opinion largement partagée, dans les deux partis (ndlr: démocrate et républicain), que personne ne devrait être détenu sans raison à Cuba."

Selon des chiffres officiels, quelque 500 personnes ont été condamnées à des peines allant jusqu'à 25 ans de prison pour leur participation aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021, les plus importantes depuis l'avènement de la révolution castriste en 1959.

Des ONG et l'ambassade des Etats-Unis à Cuba comptabilisent au total un millier de "prisonniers politiques" sur l'île.

Le gouvernement cubain nie l'existence de prisonniers politiques et accuse les opposants d'être des "mercenaires" à la solde de Washington.

 

 

Avec AFP

 

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