La Chine a réitéré mardi son soutien aux accords de Paris sur le climat et à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), après le retrait américain décidé par le nouveau président, Donald Trump.
Le magnat républicain a débuté son second mandat sur les chapeaux de roue en signant lundi une série de décrets controversés, prévoyant notamment la sortie de l'OMS, qu'il a vivement critiquée pendant la pandémie.
Interrogé sur les décisions de M. Trump, la diplomatie chinoise s'est dite "préoccupée" par ces retraits, et a réaffirmé son engagement en faveur de la coopération internationale.
"Le rôle de l'OMS doit être renforcé, pas affaibli", a réagi mardi un porte-parole de la diplomatie chinoise, Guo Jiakun, lors d'une conférence de presse.
"La Chine, comme elle l'a toujours fait, soutiendra l'OMS dans la réalisation de ses missions" pour promouvoir "la santé de l'humanité", a-t-il ajouté.
La diplomatie chinoise s'est également dite "préoccupée" par la nouvelle sortie de Washington de l'accord de Paris sur le climat.
Donald Trump a lancé lundi devant ses partisans vouloir un retrait "immédiat" d'un accord climatique qu'il qualifie d'"injuste et unilatéral".
"Le changement climatique est un défi commun auquel est confrontée l'ensemble de l'humanité, et aucun pays ne peut rester insensible ou résoudre le problème tout seul", a réagi mardi Guo Jiakun.
Un acteur "responsable"
Ces déclarations chinoises font écho au premier mandat de M. Trump, lors duquel Pékin était resté attaché à l'accord de Paris et n'avait pas renié ses objectifs de long terme.
Comme en 2017, Pékin cherche aujourd'hui "à capitaliser sur le désengagement américain des organisations et accords internationaux, afin de se présenter comme un acteur responsable et prévisible des relations internationales", analyse Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (Ifri).
La Chine devra également faire face à une possible reprise des tensions commerciales avec Washington, qui avaient marqué le premier mandat de M. Trump.
Le président américain avait alors imposé des droits de douane élevés sur les importations chinoises, en raison de pratiques commerciales jugées déloyales par Pékin - des mesures pour l'essentiel maintenues par son successeur, Joe Biden.
L'an dernier, Donald Trump a promis lors de sa campagne électorale d'augmenter à nouveau ces droits de douane.
Une telle initiative porterait un coup dur à l'économie chinoise, dont la croissance reste largement dépendante des exportations.
Pékin est "prêt à renforcer le dialogue et la communication avec les États-Unis, à gérer correctement les différends et à élargir la coopération mutuellement", a déclaré mardi Guo Jiakun en réponse à une question sur le dossier.
"Intimidation"
La Chine a enfin vivement condamné la décision du nouveau président américain de réinscrire Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme.
Le retrait de Cuba de cette liste avait été annoncée il y a quelques jours par la précédente administration Biden dans le cadre d'un accord pour la libération de prisonniers politiques.
Mais un des décrets signés lundi par M. Trump a annulé cette mesure.
L'utilisation récurrente de cette liste par Washington "va à l'encontre des faits" et "révèle pleinement le visage hégémonique, autoritaire et brutal des États-Unis", a réagi mardi le porte-parole Guo Jiakun.
La Chine est un des grands alliés politiques de Cuba, avec la Russie et le Venezuela, et cultive un partenariat étroit sur les plans économiques, politiques et culturels avec La Havane.
Les relations entre Pékin et Washington sur le dossier s'étaient tendues en juin 2023 lorsque plusieurs médias américains avaient évoqué un accord entre la Chine et Cuba pour installer une "base d'espionnage" sur l'île permettant de capter des données aux États-Unis - un projet démenti par la Chine.
"Pékin exhorte à nouveau les États-Unis à lever rapidement leur blocus total contre Cuba, à retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme et à prendre des mesures concrètes pour améliorer les relations entre Washington et La Havane", a ajouté le porte-parole de la diplomatie chinoise.
Avec AFP
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