L'adoucissement des menaces de Donald Trump sur les droits de douane, qu'il "préfèrerait" ne pas imposer à la Chine, fait tomber le dollar vendredi, tandis que l'or, valeur refuge, surfe sur ce climat d'incertitude.
"Nous avons un très grand pouvoir sur la Chine, ce sont les droits de douane, et ils n'en veulent pas, et je préférerais ne pas avoir à l'utiliser", a déclaré le président américain sur Fox News jeudi soir.
Cette annonce inattendue pénalise le billet vert face aux autres devises: il perd 0,61% face à la monnaie chinoise, à 7,2419 yuans pour un dollar vendredi vers 10H35 GMT (11H35 à Paris).
La devise américaine tombe également de 0,72% vis-à-vis de l'euro, à 1,0492 dollar, et chute de 0,63% face à la livre, à 1,2432 dollar.
Le billet vert réagit à "la baisse des craintes des investisseurs sur les perturbations du commerce mondial", explique Lee Hardman, de MUFG.
Après avoir pris ses fonctions lundi, M. Trump avait affirmé que des droits de douane de 10% sur toutes les importations chinoises pourraient entrer en vigueur le 1er février. Pendant la campagne électorale, il avait même évoqué jusqu'à 60% de taxes.
"Les messages contradictoires" des derniers jours génèrent une forte "volatilité sur le marché des changes", constate l'analyste de MUFG.
Donald Trump a en outre "exigé" jeudi que les "taux d'intérêt baissent immédiatement", alors que la banque centrale américaine, la Fed doit se réunir mardi et devrait laisser ses taux inchangés.
L'or, valeur refuge prisée en temps incertains, en profite pour monter de 0,64% à 2.772,60 dollars vendredi, frôlant son record historique atteint fin octobre dernier.
Dans la zone euro, l'activité du secteur privé a renoué avec la croissance en janvier après deux mois de contraction, selon l'indice d'activités PMI Flash publié vendredi.
Ces données, meilleures que prévues, sont cependant "cohérentes avec une stagnation de l'économie" européenne, estime Jack Allen-Reynolds, de Capital Economics.
Au Royaume-Uni, l'activité du secteur privé s'est également accélérée en janvier, dépassant là aussi les attentes.
Pas de quoi atténuer cependant "les inquiétudes de la Banque d'Angleterre concernant la faiblesse de l'activité" britannique, selon Elias Hilmer, également analyste pour Capital Economics, qui s'attend toujours à une baisse de son taux directeur en février.
Avec AFP
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