L'OMS revoit ses priorités pour se préparer au retrait américain
Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, assiste à une conférence de presse avec l'Association des correspondants accrédités auprès des Nations unies (ACANU) au siège de l'Organisation mondiale de la Santé à Genève, le 10 décembre 2024. ©Fabrice Coffrini / AFP

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) revoit ses "priorités" pour se préparer au retrait américain mais a souligné vendredi son rôle crucial dans la veille sanitaire des États-Unis, en espérant que Donald Trump reconsidère sa position.

Le décret signé par le président américain, qu'il justifie par l'écart des contributions financières américaines et chinoises, a fait réagir à travers le monde.

"Nous regrettons cette décision et espérons que la nouvelle administration reconsidérera sa position. Nous sommes prêts à engager un dialogue constructif afin de préserver et de renforcer la relation historique entre l'OMS et les États-Unis", a écrit le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un courrier interne envoyé jeudi soir, dont l'AFP a obtenu une copie.

"Cette annonce a aggravé notre situation financière et nous savons qu'elle a suscité beaucoup d'inquiétude et d’incertitude pour le personnel de l’OMS", a-t-il indiqué, expliquant les mesures prises "pour atténuer les risques" et "protéger les activités et le personnel de notre Organisation dans toute la mesure du possible".

"Nous examinons les activités à financer en priorité" et "nous suspendons les recrutements, sauf dans les domaines les plus critiques", a expliqué le chef de l'organisation dans le cadre d'une batterie de mesures pour réduire les coûts et gagner en efficacité.

Les États-Unis, qui avaient déjà entamé les démarches pour quitter l'OMS lors du premier mandat de M. Trump en 2020, sont le principal donateur et partenaire de cette organisation onusienne basée à Genève.

En se retirant de l'organisation, les États-Unis vont perdre un accès privilégié à des données de surveillance épidémique importantes, ont mis en garde plusieurs experts, ce qui pourrait nuire aux capacités de surveillance et de prévention des menaces sanitaires venues de l'étranger.

Ce retrait inquiète d'autant plus qu'il survient au moment où la forte circulation du virus de la grippe aviaire aux États-Unis accentue les craintes d'une prochaine pandémie. Le pays a recensé début janvier un premier décès humain lié au virus H5N1.

Un porte-parole de l'OMS, Christian Lindmeier, a souligné vendredi que l'organisation "protège" les États-Unis des menaces de santé.

"L'épidémie de grippe H5N1 est un exemple, et des gens nous ont déjà contactés pour nous faire part de leur inquiétude" car elles craignent "que les données ne seront plus communiquées et partagées", a-t-il dit lors d'un point de presse.

Le porte-parole a aussi relevé le rôle important des États-Unis dans cette veille sanitaire. "Si les États-Unis venaient à ne plus rien dire, cela poserait un véritable problème", a-t-il averti.

 

Avec AFP

 

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