Trump propose d'envoyer les Palestiniens de Gaza vers l'Égypte et la Jordanie
Le président américain Donald Trump apparaît lors d'une conférence de presse dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche le 21 janvier 2025 à Washington, DC. ©Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Le président américain Donald Trump a proposé de déplacer les habitants de la bande de Gaza vers l'Égypte et la Jordanie dans le cadre d'un plan de paix consistant à "faire le ménage" dans le territoire palestinien, où la trêve entre Israël et le Hamas est entrée dimanche dans sa deuxième semaines.

Le cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier tient et a permis samedi l'échange de quatre otages israéliennes contre quelques 200 prisonniers palestiniens.

Mais après 15 mois de guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, Donald Trump a comparé samedi soir le territoire à un "site de démolition" et a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu'il allait faire de même dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

"On parle d'environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer", a déclaré M. Trump aux journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One.

"Je préférerais m'impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois", a ajouté le président.

Selon lui, le déplacement des habitants de Gaza pourrait être "temporaire ou à long terme".

La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises par la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

Opposition et soutien face à l'idée de Trump

La proposition du président Donald Trump de "faire le ménage" dans la bande de Gaza et d'envoyer ses habitants dans des pays de la région est "une excellente idée", a estimé dimanche un ministre d'extrême-droite du gouvernement israélien.

"L'idée de les aider à trouver d'autres endroits où commencer une vie meilleure est une excellente idée. Après des années de glorification du terrorisme, (les Palestiniens) pourront établir une nouvelle et belle vie ailleurs", a déclaré dans un communiqué le ministre des Finances Bezalel Smotrich.

Cependant, cette proposition a suscité une vive opposition de la part des responsables palestiniens.

Les Palestiniens "feront échouer" la proposition de Donald Trump de les relocaliser dans d'autres pays "comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement (...) pendant des décennies, a déclaré à l'AFP un haut-responsable du Hamas.

"Nous confirmons que notre peuple, avec tous ses soutiens, est capable de reconstruire Gaza", a ajouté Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, joint au téléphone par l'AFP.

Par ailleurs, le Jihad islamique, mouvement islamiste palestinien allié du Hamas à Gaza, a dénoncé dimanche l'idée du président américain Donald Trump, jugeant que ses propos encourageaient les "crimes de guerre et crimes contre l'humanité".

Ces "déclarations déplorables s'alignent sur les pires aspects de l'agenda de l'extrême-droite sioniste et poursuit la politique de déni de l'existence (...) du peuple palestinien", a ajouté le mouvement dans un communiqué, jugeant qu'elles encouragent "la perpétration continue de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité".

Le ministre jordanien des Affaires étrangères a réaffirmé dimanche le "rejet" de son pays d'un "déplacement forcé" des Palestiniens, en réaction à la proposition du président américain Donald Trump d'envoyer les habitants de Gaza vers l'Egypte et la Jordanie.

"Notre rejet du déplacement des Palestiniens est ferme et ne changera pas. La Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine est pour les Palestiniens", a déclaré Ayman Safadi.

Bombes américaines 

Donald Trump, qui s'est souvent vanté au cours de son premier mandat présidentiel qu'Israël "n'avait jamais eu de meilleur ami à la Maison Blanche", a également confirmé avoir débloqué une livraison de bombes de 2.000 livres (907 kg) pour son allié.

L'administration de l'ancien président démocrate Joe Biden avait suspendu l'année dernière les livraisons de telles armes, larguées par avion, à la fois précises et dotées d'une grande puissance destructrice, estimant qu'elles causeraient une "grande tragédie humaine".

Donald Trump avait exercé une intense pression sur les deux camps pour que soit conclu avant son investiture le 20 janvier un accord de cessez-le-feu.

Dans le cadre de cet accord, les soldates israéliennes Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy, âgées de 19 à 20 ans, ont été libérées samedi et emmenées en Israël, où elles ont retrouvé leurs parents pour de longues étreintes dont l'armée a diffusé des photos.

Les jeunes femmes, qui effectuaient lors de leur enlèvement leur service militaire affectées à la surveillance de la bande de Gaza, ont ensuite été transférées en hélicoptère dans un hôpital proche de Tel-Aviv.

Dans la soirée, des proches d'otages et leurs soutiens ont manifesté à Tel-Aviv pour exiger le retour des autres otages, 87 personnes dont 34 mortes selon l'armée, sur un total de 251 enlevées le 7 octobre 2023.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire