L'armée russe a affirmé samedi s'être emparée d'un village ukrainien proche de la ville de Toretsk, au cœur des combats dans la région orientale de Donetsk, tandis que des frappes nocturnes massives ont fait au moins onze morts en Ukraine.
Les troupes ukrainiennes rencontrent d'importantes difficultés dans la région de Donetsk, où l'armée russe progresse lentement mais sûrement, malgré de lourdes pertes humaines et matérielles.
Dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a annoncé que des unités du "groupement Centre" avaient conquis la localité de Krymské (Krymskoïe en russe), située au nord-est de Toretsk.
Le groupe d'analystes ukrainiens DeepState a rapporté que les forces russes sont désormais présentes dans le centre de Toretsk et de Tchassiv Iar, deux villes disputées depuis plusieurs mois.
Alors que l'invasion russe entre dans sa quatrième année en février, l'armée russe avance également dans la région de Kharkiv (nord-est) et se rapproche de la ville stratégique de Koupiansk.
La perspective de négociations entre Moscou et Kiev est de plus en plus évoquée, notamment depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, certains voyant cela comme un possible tournant dans la guerre.
Le président américain a exprimé des critiques sur les sommes considérables dépensées par les États-Unis pour soutenir l'Ukraine, tout en adoptant un ton ferme envers Moscou, menaçant récemment d'imposer de nouvelles sanctions.
Bombardements mortels
En parallèle, l'Ukraine a été frappée par une nouvelle vague de bombardements pendant la nuit, faisant au moins onze morts, selon les autorités locales.
"Hier soir, la Russie a attaqué nos villes avec différents types d'armements : missiles, drones, et bombes aériennes", a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram.
"Chacune de ces attaques terroristes montre que nous avons besoin de plus d'aide pour nous défendre contre la terreur russe", a-t-il ajouté, appelant les "partenaires" de Kiev à agir.
Selon M. Zelensky, des dégâts ont été signalés dans six régions : Zaporijjia, Odessa, Soumy, Kharkiv, Khmelnytsky et Kiev.
À la mi-journée, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé que Moscou avait lancé 46 missiles et 123 drones sur le pays.
Plusieurs missiles ont été interceptés par les défenses antiaériennes, a ajouté l'armée de l'air, sans préciser leur nombre exact. Par ailleurs, 56 drones ennemis ont été détruits, tandis que 61 autres ont échoué à atteindre leurs cibles, selon cette même source.
Une frappe de missile sur un immeuble résidentiel dans la ville de Poltava (centre) a, selon un bilan mis à jour, fait au moins sept morts et 14 blessés, dont trois enfants, a indiqué l'administration militaire régionale.
Les secours ont publié des images montrant des pompiers fouillant les ruines fumantes de l'immeuble.
À Kharkiv, une grande ville du nord-est, la chute d'un drone russe, abattu par la défense antiaérienne, sur une zone résidentielle a également tué une femme et blessé quatre autres personnes, a annoncé Oleg Synegoubov, le gouverneur de la région.
Trois policiers ont été tués dans une frappe aérienne russe à Iounakivska, près de la frontière russe dans la région de Soumy (nord-est), a indiqué l'administration militaire régionale.
Dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, des frappes russes distinctes ont tué deux personnes et blessé quatre autres, selon un rapport de la police locale.
Le ministère russe de la Défense a déclaré, dans un communiqué, avoir frappé pendant la nuit des infrastructures gazières et énergétiques "assurant le fonctionnement des entreprises du complexe militaro-industriel" de l'Ukraine.
Un recruteur ukrainien abattu
L'armée de Kiev, qui fait face à des pénuries de soldats et d'équipements, peine à recruter de nouvelles troupes, notamment à cause des réticences de la population, épuisée après trois ans de combats meurtriers.
Samedi, un soldat a été tué dans la ville de Pyriatyn, dans la région de Poltava, alors qu'il escortait un groupe d'hommes mobilisés, ont indiqué les services de recrutement militaire locaux.
D'après cette source, le soldat a été attaqué par un homme cagoulé, qui l'a abattu avec un fusil avant de fuir avec l'un des mobilisés. Les deux hommes ont été arrêtés plus tard, selon cette même source.
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont annoncé avoir arrêté samedi une femme suspectée de préparer un attentat à la bombe dans le centre de Kiev, pour le compte de Moscou.
Le SBU a également révélé l'arrestation de cinq personnes accusées de diriger un groupe, "Le Front des travailleurs d'Ukraine", qui, sous couvert d’idéaux "néo-communistes", diffusait "les narratifs du Kremlin" et s’opposait à la mobilisation, selon l'agence.
Avec AFP
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