Budgets: Bayrou engage à deux reprises la responsabilité du gouvernement
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors d'une session parlementaire sur le projet de loi de finances 2025 et le budget de la sécurité sociale à l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement français, à Paris, le 3 février 2025. ©Bertrand Guay / AFP

François Bayrou a engagé lundi à deux reprises la responsabilité de son gouvernement par l'article 49.3 de la Constitution, sur les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale, ce qui permet leur adoption sans vote mais l'expose à des motions de censure.

"Aucun pays ne peut vivre sans budget", car sans budget "l'image de la France" en "sera affectée", a justifié le Premier ministre devant l'Assemblée nationale, où des députés de La France insoumise criaient "c'est pas vrai", "démago".

"Si vous en décidez ainsi, puisque la décision est entre vos mains, dans les dix jours, la France, à force de bonne volonté (...) aura son budget, aura ses budgets, ce qui sera un signal de responsabilité, de stabilité", a-t-il complété à l'entame du débat sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2025, issu d'un compromis trouvé vendredi par 14 sénateurs et députés en commission mixte paritaire (CMP).

Le Premier ministre a peu après engagé de nouveau la responsabilité de son gouvernement sur la première partie du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui avait provoqué la chute en décembre du gouvernement précédent de Michel Barnier.

Ce texte est "fondé sur un pacte social unique au monde" et la "volonté de faire qu'aucun d'entre nous ne se retrouve abandonné à aucun des moments de la vie", a-t-il fait valoir.

La France insoumise a annoncé aussitôt le dépôt de motions de censure sur chacun des deux textes, qui devraient être examinées mercredi. Elles ont peu de chances d'être adoptées après la décision du Parti socialiste de ne pas s'y associer.

"Nous n'avons pas ménagé nos efforts pour sortir de cette impasse" budgétaire, a souligné François Bayrou, en remerciant le travail effectué par ses ministres Éric Lombard (Économie) Amélie de Montchalin (Budget) et Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités), en direction notamment des socialistes.

"La bonne foi et la bonne volonté ont été au rendez-vous", a-t-il salué, même s'il a admis qu'"aucun d'entre nous ne trouve (le budget) parfait".

L'adoption du budget pour 2025 - qui a "trois géniteurs" selon François Bayrou, le gouvernement de Michel Barnier, le sien et le Parlement - permettra de maintenir le déficit à 5,4% du PIB, a réaffirmé le chef du gouvernement.

La ministre Catherine Vautrin  a quant à elle défendu dans le projet de budget de la Sécurité sociale "un texte de protection, un texte de responsabilité" que "nous avons le devoir de (...) porter ensemble".

Avec AFP

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