L'administration américaine s'est efforcée mercredi de nuancer la proposition du président Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza, et le chef de l'ONU a mis en garde contre un "nettoyage ethnique" dans le territoire palestinien.
Après un déluge de critiques internationales sur le projet d'une prise de contrôle américaine de Gaza et d'un déplacement de sa population, le secrétaire d'Etat Marco Rubio a affirmé que tout transfert des Gazaouis serait temporaire.
M. Trump veut "reconstruire les bâtiments" afin que "les gens puissent y retourner", a-t-il dit.
La Maison Blanche a elle indiqué que Donald Trump ne s'était pas engagé "pour l'instant" à envoyer des troupes à Gaza.
Le président américain a cependant assuré que "tout le monde adore" sa proposition, annoncée au moment où doivent reprendre les délicates négociations sur la poursuite de la trêve. Le Hamas l'a accusé de "jeter de l'huile sur le feu".
Donald Trump a fait cette annonce mardi après avoir reçu à la Maison Blanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Dans une interview à la chaîne Fox News mercredi soir, le dirigeant israélien a qualifié l'idée de "remarquable".
"C'est la première bonne idée que j'ai entendue", a-t-il déclaré, estimant qu'elle devait être "examinée, poursuivie et réalisée". M. Netanyahu a laissé entendre que l'initiative ne signifiait pas nécessairement que les Palestiniens quittent définitivement le territoire.
"Ils peuvent partir, ils peuvent revenir, ils peuvent se réinstaller et revenir, mais il faut reconstruire Gaza", a-t-il déclaré.
La proposition américaine s'est heurtée à une fin de recevoir catégorique de l'administration palestinienne.
"Nous ne permettrons pas que soient bafoués les droits de notre peuple", a rétorqué le président palestinien Mahmoud Abbas, rival du Hamas.
"Il est essentiel d'éviter toute forme de nettoyage ethnique", a souligné le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres devant le comité de l'ONU sur l'exercice du droit inaliénable des Palestiniens. Il a rappelé le "droit des Palestiniens à tout simplement vivre comme des êtres humains sur leur propre terre".
Donald Trump a répété mardi que selon lui les habitants de la bande de Gaza, en ruines après 15 mois de guerre, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l'opposition de ces pays.
"Les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza", a-t-il dit au côté de M. Netanyahu, parlant du territoire palestinien comme d'un "chantier de démolition".
Le président américain a affirmé que les Etats-Unis allaient "aplanir la zone", afin de la développer économiquement et de faire de Gaza la "Côte d'Azur du Moyen-Orient".
Les Etats-Unis "ne financeront pas la reconstruction de Gaza", a cependant affirmé mercredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. L'administration américaine va travailler avec ses "partenaires dans la région pour reconstruire" Gaza, a-t-elle ajouté.
Avec AFP
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