Gaza: Échange prévu samedi de 3 otages israéliens contre 183 prisonniers palestiniens
Cette combinaison d'images créée le 7 février 2025 montre les portraits des otages israéliens (de gauche à droite) Or Levy, Eli Sharabi et Ohad Ben Ami, détenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023 par des militants du Hamas. ©AFP

Israël et le Hamas doivent procéder samedi au cinquième échange d'otages contre des détenus palestiniens en vertu d'un accord de cessez-le-feu, malgré les doutes jetés sur la suite du processus par la proposition de Donald Trump d'une prise de contrôle américaine de Gaza.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, Israël va relâcher 183 prisonniers, en échange de trois otages retenus à Gaza que le mouvement islamiste palestinien Hamas s'est engagé à libérer.

Israël et le Forum des familles des otages ont confirmé qu'il s'agissait de trois hommes, enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023: Or Levy, 33 ans au moment de sa capture, Eli Sharabi, 51 ans, et l'Israélo-allemand Ohad Ben Ami, 55 ans.

Il s'agira du cinquième échange de ce type depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le 19 janvier, après 15 mois de guerre, déclenchée par l'attaque du Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou suivra le processus depuis les États-Unis, où il est en visite, selon son bureau.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, "ont décidé de libérer les prisonniers sionistes demain, samedi", a indiqué sur Telegram leur porte-parole, Abou Obeida.

Le Hamas a par ailleurs accusé Israël de retarder l'entrée à Gaza d'engins de déblaiement des décombres, affirmant que cela affectait l'extraction des corps des otages "morts, bombardés par Israël".

"Aidez-moi"

Le Hamas avait annoncé la mort dans un bombardement israélien de Shiri Bibas et de ses deux fils, Ariel et Kfir, qui seraient aujourd'hui âgés de cinq et deux ans, ce qu'Israël n'a pas confirmé.

Leur époux et père, Yarden Bibas, libéré le 1er février, a exhorté vendredi M. Netanyahou à les ramener en Israël. "Tout ici n'est qu'obscurité (...), aidez-moi à ramener la lumière dans ma vie", a déclaré l'ex-otage âgé de 35 ans.

Depuis le début de la trêve, 18 otages et environ 600 prisonniers palestiniens ont été libérés. La première phase de l'accord, de six semaines, doit aboutir à la libération au total de 33 otages, dont huit au moins décédés, contre 1.900 Palestiniens.

Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 76 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l'armée.

Les négociations indirectes sur la deuxième phase de l'accord de trêve ont commencé mardi au Qatar, pays médiateur avec les États-Unis et l'Égypte, selon le Hamas.

Cette deuxième phase est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre à Gaza, avant une étape finale dédiée à la reconstruction du territoire palestinien.

"Pas pressé"

Mais les cartes ont été considérablement rebattues par Donald Trump qui a proposé une prise de contrôle américaine de Gaza et un déplacement de sa population, notamment en Égypte ou en Jordanie, pour pouvoir la reconstruire.

Après avoir insisté jeudi sur ce projet, le président américain a affirmé vendredi qu'il n'était "absolument pas pressé".

Amman et le Caire ont rejeté son idée, qui a suscité un tollé international, l'ONU mettant en garde contre tout "nettoyage ethnique". Elle a été vertement condamnée par le Hamas et l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Même très flou, le plan Trump n'en éloigne pas moins la perspective, à terme, d'une solution à deux États pour régler le conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.

Ce règlement est défendu par une large partie de la communauté internationale, y compris les États-Unis jusqu'à présent, mais Israël y est fermement opposé.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le président républicain a multiplié les gestes de soutien inconditionnel envers Israël.

Le dernier en date, jeudi, prévoit des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI), accusée d'avoir "engagé des actions illégales" contre "l'Amérique et notre proche allié Israël".

La CPI a émis un mandat d'arrêt contre M. Netanyahou et l'ex-ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, pour des soupçons de crimes de guerre et contre l'humanité pendant la guerre à Gaza.

Didier Lauras, avec AFP

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