![Premier Conseil des ministres: un défi crucial pour obtenir la confiance du Parlement](/images/bibli/1920/1280/2/web-presidentialpalacememorialpicture.jpg)
La commission en charge de la rédaction de la déclaration ministérielle du premier gouvernement du mandat a été formée. Elle devrait finir son travail “en quelques jours”, selon le ministre de l’Information, Paul Morcos.
Composée du vice-Premier ministre, Tarek Mitri et des ministres Ghassan Salamé (Culture), Yassine Jaber (Finances), Fayez Rasamny (Transports) et Paul Morcos (Information), la nouvelle équipe tiendra sa première réunion dans l’après-midi de mardi, au Grand Sérail, pour entamer l’élaboration du texte fondateur sur base duquel le Parlement devra (ou non) accorder sa confiance au nouveau cabinet.
Mardi matin, le gouvernement du Premier ministre, Nawaf Salam, a tenu sa première réunion au palais de Baabda, sous la présidence du chef de l’État, Joseph Aoun.
Celle-ci a été précédée de la photo officielle traditionnelle des membres du gouvernement, sur le perron de Baabda, aux côtés du président Aoun et du chef du législatif, Nabih Berry.
MM. Aoun et Berry ont ensuite eu un tête-à-tête au terme duquel le Conseil des ministres s’est tenu.
Au cours de la réunion, Nawaf Salam, s’adressant aux ministres, a “souligné l'importance d’établir une séparation totale entre leur fonction publique et leur travail dans le secteur privé”. Il leur a demandé de “se consacrer pleinement à leur travail ministériel et de se désister de leur qualité de membre ou de président de tout conseil d'administration de sociétés commerciales ou de banques”, comme publié sur son compte X.
Les grandes lignes de la déclaration ministérielle
La déclaration ministérielle, qui sera soumise aux députés, est cruciale pour la survie du gouvernement. Elle devrait esquisser les priorités de l’Exécutif dans un Liban toujours en proie à une crise économique, politique et sociale sans précédent.
Parmi les grandes lignes de cette déclaration, plusieurs axes majeurs pourraient être mis en avant, sur la base du discours d’investiture du président de la République, Joseph Aoun. Il pourrait notamment s’agir du rétablissement de la souveraineté libanaise sur l’ensemble du territoire, des réformes institutionnelles et judiciaires, de la consolidation des relations avec la communauté internationale des réformes économiques, de la relance financière, de la restructuration du secteur bancaire, de la gestion renforcée des fonds publics et de la mise en place de mesures destinées à restaurer la confiance des investisseurs étrangers. La lutte contre la corruption, ce fléau qui a longtemps sévi au Liban, pourrait être aussi au cœur des priorités de la déclaration ministérielle.
Le chef de l’État a d’ailleurs donné le ton, au cours de la réunion, lorsqu’il a d’emblée insisté sur le fait que “toute allégeance devrait être orientée vers l’État et non vers une tierce partie”, selon le ministre de l’Information qui a donné lecture des résolutions officielles.
“S’adressant aux ministres, il a affirmé: vous êtes les serviteurs du peuple et non le contraire”, selon Paul Morcos.
M. Aoun a également mis en garde contre toutes critiques adressées à des pays amis et a demandé aux ministres de débloquer les routes autour de leurs départements respectifs, toujours selon le ministre de l’Information.
M. Morcos a indiqué que le président a insisté sur le fait que “le Liban devrait se remettre sur pied grâce aux réformes sur lesquelles nous allons plancher, avec les ministres”. Il a souligné que “c’est le Liban-Etat qui va protéger tous les secteurs” et que “l’important n’est pas seulement de former un gouvernement mais d’obtenir la confiance, ce qui importe une lutte contre la corruption, la réalisation des nominations administratives, judiciaires et sécuritaires”. Dans le même temps, il a promis de s’attaquer à d’autres dossiers “urgents: le projet de budget, les élections municipales, l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et le retrait israélien, le 18 février”.
Selon M. Morcos, le chef de l’État ainsi que le Premier ministre, ont tous deux mis en garde contre le blocage, appelant les ministres à trouver des solutions à tous les dossiers à travers le débat. “l'heure n'est pas aux surenchères politiques”, a insisté M. Salam.
L’opposition à la confiance
En dépit de cette nouvelle voie qui s’ouvre pour une réédification de l’État, le processus de ratification de la déclaration ministérielle ne se fera pas sans heurts, au Parlement, et l’obtention de la confiance semble être un défi de taille pour le gouvernement de Nawaf Salam. Parmi les principaux opposants à l’octroi de la confiance, pourraient figurer les députés du Courant patriotique libre (CPL) et les blocs sunnites (principalement les ex-haririens), tous deux mis à l'écart du cabinet. Une exclusion qui risque de peser dans la balance politique. Si la situation économique, politique et sociale du Liban exige des solutions rapides et efficaces, la bataille pour la confiance parlementaire s'annonce décisive.
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