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Un soldat israélien fait un geste depuis le toit d'un véhicule militaire près de la clôture frontalière israélienne avec la bande de Gaza, le 10 décembre 2024, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuivait à Gaza. ©Menahem Kahana / AFP

Israël a menacé mardi le Hamas de reprendre des "combats intenses" dans la bande de Gaza et mettre fin au cessez-le-feu si les otages retenus dans le territoire palestinien n'étaient pas libérés d'ici samedi.

Après avoir mobilisé dès lundi des troupes autour de la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre, l'armée israélienne a annoncé mardi l'envoi de renforts supplémentaires dans ces régions, "y compris des réservistes".

Le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, en vigueur depuis le 19 janvier pour une première phase de six semaines, a déjà permis cinq échanges d'otages contre des Palestiniens détenus par Israël.

Mais cette trêve s'est fragilisée ces derniers jours, alors que les négociations sur la deuxième phase n'ont toujours pas commencé.

Lundi, le Hamas a menacé de reporter la prochaine libération d'otages prévue samedi, en accusant Israël de plusieurs violations de l'accord.

"Si le Hamas ne libère pas nos otages d'ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin et [l'armée israélienne] reprendra des combats intenses jusqu'à ce que le Hamas soit définitivement battu", a déclaré mardi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, sans préciser s'il parlait de tous les otages ou du petit groupe censé être libéré samedi.

"Une immense tragédie"

Un chef du Hamas, Sami Abou Zouhri, a affirmé mardi que ces menaces ne faisaient que "compliquer les choses".

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le mouvement islamiste à poursuivre les libérations, afin "d'éviter à tout prix une reprise des hostilités à Gaza qui conduirait à une immense tragédie".

La trêve a jusqu'à présent permis la libération de 16 otages israéliens, en plus de cinq Thaïlandais hors du cadre de l'accord, en échange de 765 prisonniers palestiniens.

Le 8 février, trois otages israéliens, très éprouvés physiquement, avaient été libérés en échange de 183 Palestiniens.

Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Mardi, l'armée et le kibboutz de Kissoufim ont annoncé la mort en captivité à Gaza de Shlomo Mansour, un homme de 86 ans.

"Nous n'abandonnerons jamais"

De nombreux Israéliens, dont des proches d'otages, ont manifesté mardi devant le bureau de Netanyahou à Jérusalem, pour réclamer la mise en oeuvre de l'accord.

Parmi eux, Shahar Mor Zahiro, le neveu d'un otage tué, Avraham Munder. "Nous ne pouvons pas nous permettre un autre bras de fer entre les parties. Il y a un accord. Allez-y !", dit-il.

Des négociations devraient déjà être en cours sur la deuxième phase du cessez-le-feu, qui doit permettre la libération de tous les otages, mais le gouvernement israélien a jusque-là refusé de les reprendre.

La troisième et dernière étape devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza. L'ONU a estimé mardi que plus de 53 milliards de dollars seraient nécessaires pour ce gigantesque chantier.

Recevant la semaine dernière à Washington Benjamin Netanyahou, Donald Trump avait annoncé un plan visant à placer Gaza sous contrôle américain et déplacer sa population hors du territoire afin de le reconstruire.

Il a assuré mardi qu'il ne participerait pas à titre privé au développement immobilier de Gaza.

Le président américain en revanche averti qu'il envisageait d'arrêter l'aide à l'Egypte et à la Jordanie si ces pays refusaient d'accueillir les Palestiniens.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a insisté sur la nécessité de commencer à reconstruire "sans déplacer les Palestiniens", alors que le plan Trump suscite la colère dans son pays.

"Après les avoir bombardés et tués, ils veulent maintenant les déplacer ?", s'est insurgé Samir Gomaa, un garagiste de 71 ans au Caire. "Nous n'abandonnerons jamais la cause palestinienne".

Avec AFP

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