Une grenade lancée mercredi soir dans un bar d'un quartier sensible de Grenoble, dans le sud-est de la France, a fait une douzaine de blessés dont deux graves, la piste terroriste étant pour l'instant écartée.
"Une personne est rentrée, a lancé une grenade, n'a pas prononcé de mot, semble-t-il, et ensuite a pris la fuite", a déclaré à la presse le procureur François Touret de Coucy, présent sur place.
"Aucune hypothèse n'est privilégiée à ce stade", a-t-il ajouté.
Mais "on peut exclure l'attentat purement terroriste, puisqu'il n'y a rien qui nous permet de penser que c'est lié à du terrorisme", a dit le magistrat, évoquant "un acte de violence extrême" qui "peut être lié à un règlement de compte, d'une manière ou d'une autre".
"Cette personne aurait été armée aussi d'une kalachnikov, mais ça reste à déterminer. Il n'est pas certain que cette kalachnikov ait été utilisée. À priori, les dégâts ont été causés par l'éclatement de la grenade", a-t-il expliqué.
"Beaucoup de clients" étaient présent au moment de l'explosion, selon lui.
L'explosion est survenue un peu après 20H00 (19H00 GMT) dans le quartier sensible du Village olympique, dans le sud de Grenoble.
Catherine Séguin, la préfète du département de l'Isère, dont Grenoble est le chef-lieu, également sur place, a annoncé de son côté six blessés graves, avec un bilan susceptible d'évoluer.
Au plus fort de l'intervention des secours, 80 sapeurs-pompiers étaient présents.
"C'est un acte d'une lâcheté inouïe, qui n'a pas sa place dans notre République. L’État ne tolérera pas de tels actes", a déclaré Mme Séguin.
L'hôpital de Grenoble a déclenché un plan d'urgence pour soigner les blessés, a précisé le maire écologiste de la ville Eric Piolle, qui a condamné sur X "avec la plus grande fermeté (un) acte criminel d'une violence inouïe".
"Nous vivons une période d'escalade de violence, à la fois dans sa localisation, dans sa temporalité, souvent en pleine journée", a observé l'édile qui s'est aussi rendu sur les lieux, sans vouloir faire de lien avec "d'autres événements", dans l'attente des résultats de l'enquête.
Un lien avec le trafic de stupéfiants est l'une des hypothèses explorées, a indiqué le procureur.
Les épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue sont fréquents sur le territoire de Grenoble et sa banlieue, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs".
Le bilan vers 23H00 (22H00 GMT) faisait état d'une douzaine de personnes prises en charge par les secours, toujours présents sur place en nombre, dont deux blessés graves, sans que leur pronostic vital ne soit "forcément" engagé, selon le procureur.
"Tout est mis en œuvre pour retrouver" le suspect, a-t-il assuré.
Par Amélie HERENSTEIN, AFP
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