![Nouvelle libération de trois otages israéliens contre des détenus palestiniens](/images/bibli/1920/1280/2/gaza-hostages.jpg)
Des combattants en armes et masqués du Hamas et du Jihad islamique ont libéré samedi trois otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, le sixième échange depuis le début de la trêve qui a failli volé en éclats.
Israël devait libérer 369 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois de guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
A bord de bus, des prisonniers palestiniens libérés ont été transférés à Gaza et en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Après 498 jours de captivité, Sacha Trupanov, un Israélo-Russe de 29 ans, Yaïr Horn, un Israélo-Argentin de 46 ans, et Sagui Dekel-Chen, un Israélo-Américain de 36 ans, sont apparus en meilleure forme physique que les trois otages au visage émacié libéré une semaine plus tôt.
Avant leur remise à la Croix-Rouge internationale et leurs transfert par l'armée en Israël, les trois hommes ont été exhibés sur un podium à Khan Younès (sud), entourés de combattants du Hamas et du Jihad islamique, un groupe palestinien allié.
Ils ont été contraints de dire quelques mots au micro, en hébreu, devant la foule lors d'une mise en scène organisée à chaque libération.
Lors de la précédente libération, le 8 février, les otages libérés étaient très affaiblis et avaient été aussi contraints de saluer la foule, ce qui a provoqué la colère en Israël.
Les trois hommes avaient été enlevés au kibboutz Nir Oz (sud d'Israël) lors de l'attaque du 7-Octobre. Sur 251 personnes alors enlevées, 70 sont toujours à Gaza, dont au moins 35 mortes, selon l'armée.
Rubio attendu en Israël
Leur libération est intervenue alors que le secrétaire d'Etat Marco Rubio est attendu en soirée en Israël. Il doit rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a dit vouloir travailler avec l'allié américain pour libérer "aussi vite possible" tous les otages.
L'Egypte et le Qatar ont joué les médiateurs pour sauvegarder la trêve, après des menaces du Hamas de suspendre les libérations, et d'Israël de reprendre la guerre, les deux camps s'accusant de violations de l'accord de cessez-le-feu.
D'après une source proche des négociations, les médiateurs qatari et égyptien ont assuré au Hamas qu'Israël "autoriserait l'entrée des caravanes et des équipements lourds une fois le processus d'échange de prisonniers achevé".
Détenus palestiniens hospitalisés
A Ramallah, les prisonniers libérés, portant le traditionnel keffieh, ont été hissés sur les épaules de la foule et ont enlacé des proches avant de se rendre à un rapide examen de santé. Quatre d'entre eux ont été hospitalisés, selon le Croissant-Rouge palestinien.
Parmi ceux libérés, 24 devraient être expulsés, d'après le Club des prisonniers.
Sept détenus précédemment libérés avaient été hospitalisés en Cisjordanie "en raison de brutalités" lors de leur détention, selon le Club des prisonniers.
La première phase de la trêve, d'une durée initiale de 42 jours, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens. Jusqu'ici, au moins 765 prisonniers palestiniens ont été libérés.
Durant cette phase, 33 otages et 1.900 détenus doivent être libérés au total.
Négociations la semaine prochaine?
Selon une source proche des négociations, les médiateurs espèrent entamer "la semaine prochaine à Doha" les pourparlers sur la deuxième phase de l'accord.
Cette deuxième phase est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant une dernière phase consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier gigantesque estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.
Sur le sort à plus long terme de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad, pour répondre au plan du président américain Donald Trump d'une prise de contrôle du territoire palestinien par les Etats-Unis et du déplacement de sa population en Egypte et Jordanie.
Le plan a été refusé par ces deux pays et décrié à l'international. Israël l'a salué.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.211 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.
L'offensive israélienne de représailles à Gaza a fait au moins 48.222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et provoqué un désastre humanitaire.
Avec AFP
Commentaires