Après Trump, au tour de Musk de s'en prendre à Zelensky
©SAUL LOEB/AFP

Elon Musk a vivement critiqué jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, "méprisé" par son peuple, le proche conseiller de Donald Trump estimant que ce dernier avait raison de ne pas l'inclure dans les pourparlers avec la Russie, portant notamment sur un règlement du conflit en Ukraine.

"Il sait qu'il perdrait largement, malgré le fait qu'il ait pris le contrôle de tous les médias ukrainiens, alors il a annulé les élections. En réalité, il est méprisé par le peuple ukrainien", a lancé sur son réseau social X le multimilliardaire.

Les commentaires acerbes d'Elon Musk s'inscrivent dans un contexte déjà très tendu entre Washington et Kiev, les Etats-Unis ayant été jusqu'ici le principal soutien de l'Ukraine depuis l'invasion russe il y a près de trois ans.

"La rhétorique de Kiev et les insultes proférées contre le président Trump sont inacceptables", a déclaré un peu plus tôt Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale.

"Le président Trump est manifestement très frustré par le président Zelensky, par le fait qu'il ne soit pas venu à la table des négociations, qu'il n'ait pas voulu saisir l'occasion que nous lui avons offerte", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

Adoptant ensuite un ton plus conciliant à la grand-messe des conservateurs américains près de Washington jeudi, Elon Musk a affirmé que Donald Trump était "très pragmatique" sur la guerre en Ukraine.

"Le président a beaucoup d'empathie", a ajouté celui qui chapeaute une commission extra-gouvernementale chargée de tailler dans les dépenses fédérales.

Mardi, Donald Trump avait affirmé, sans preuve, que Volodymyr Zelensky ne bénéficiait que de "4% d'opinions favorables" en Ukraine.

Selon un sondage réalisé ce mois-ci par téléphone par l'Institut international de la sociologie de Kiev (KIIS), reconnu comme indépendant, 57% des Ukrainiens interrogés disaient faire "complètement ou plutôt confiance" au président ukrainien.

Volodymyr Zelensky avait riposté, en affirmant que Donald Trump évoluait dans un "espace de désinformation" russe.

Les autorités de Moscou sont régulièrement accusées d'essayer de formater les opinions publiques internationales par la base, en organisant des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux notamment.

Mercredi, le président américain avait qualifié son homologue ukrainien de "dictateur sans élections".

Mike Waltz a jugé "inacceptable" la "mauvaise presse" du gouvernement ukrainien à l'égard du président américain, évoquant "tout ce que les Etats-Unis ont fait pour l'Ukraine".

Dans ce contexte hostile, Volodymyr Zelensky, affaibli par le brusque et violent rapprochement entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a plaidé jeudi pour des "relations solides" entre son pays et les Etats-Unis, à l'issue d'un échange jugé "productif" à Kiev avec l'émissaire américain.

Début février, Donald Trump a annoncé vouloir négocier un accord avec l'Ukraine pour obtenir un accès à 50% de ses minerais stratégiques en échange de l'aide américaine déjà livrée. Mike Waltz a demandé à Kiev d'accepter l'accord, qu'il a qualifié d'"opportunité historique".

Une proposition rejetée et dénoncée par Volodymyr Zelensky, qui a clamé que l'Ukraine n'était "pas à vendre" tout en ouvrant la porte à des "investissements" américains en échange de "garanties de sécurité".

Mike Waltz n'a pas voulu se prononcer sur la responsabilité du conflit, alors que Donald Trump avait rejeté mardi la faute sur l'Ukraine.

"Il est temps pour nos alliés Européens d'agir", a sommé le conseiller américain, confirmant dans un même temps la venue du président français, Emmanuel Macron, à Washington lundi et du dirigeant britannique Keir Starmer jeudi.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire