
La diplomatie russe a estimé jeudi qu'un cessez-le-feu provisoire en Ukraine, suggéré notamment par Paris et Kiev, serait "absolument inacceptable" car le conflit finirait par reprendre.
"Des accords fermes sur un règlement définitif sont nécessaires", a assuré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, jugeant toute forme de courte pause permettant une "réorganisation" des troupes comme "absolument inacceptable, car elle aboutira exactement au résultat inverse".
Dimanche, le président français, Emmanuel Macron, a évoqué l'idée d'une première trêve d'un mois "dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques".
Son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lui aussi proposé mardi, comme premiers pas vers la fin du conflit, la libération des prisonniers ainsi qu'une trêve dans les airs et les mers.
Maria Zakharova a affirmé qu'ils cherchaient à obtenir un "répit" pour l'armée ukrainienne, en difficulté sur le front.
L'Ukraine l'utiliserait, selon la porte-parole russe, pour "renforcer ses capacités militaires". "Dans ce scénario, le conflit reprendra inévitablement de plus belle", a-t-elle assuré lors d'un briefing.
Moscou a déjà exclu par le passé une trêve permettant aux troupes ukrainiennes, moins nombreuses et moins bien équipées, de se renforcer, citant en exemple le fragile cessez-le-feu en vigueur dans l'est de l'Ukraine entre 2015 et l'attaque russe de février 2022. Une période qui, selon Moscou, a permis à Kiev de renforcer son armée.
Le président américain Donald Trump réclame lui un cessez-le-feu immédiat, et s'est récemment détourné de son allié ukrainien pour tenter de négocier avec Moscou.
La semaine dernière, le président américain avait même reproché à Volodymyr Zelensky de n'être pas "prêt à la paix", même si il a quelque peu adouci son ton depuis.
Lundi, Donald Trump a néanmoins gelé l'aide militaire cruciale fournie par son pays à Kiev, ravivant les craintes en Ukraine et en Europe.
Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine ont tous deux assuré plusieurs fois être prêts à des négociations de paix, sous certaines conditions, mais rien ne s'est concrétisé et leurs positions restent opposées.
L'Ukraine demande notamment de solides garanties de sécurité de la part de ses alliés, pour éviter que Moscou n'attaque de nouveau.
La Russie réclame la "démilitarisation" de l'Ukraine et qu'elle lui cède les territoires dont elle a revendiqué l'annexion, ce que Kiev juge inacceptable.
Avec AFP
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