
L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé jeudi qu'il rencontrera une délégation ukrainienne la semaine prochaine en Arabie saoudite pour discuter d'un cessez-le-feu avec la Russie.
“Nous coordonnons une réunion avec les Ukrainiens à Riyad ou éventuellement à Djeddah”, a déclaré M. Witkoff à la presse. “L'objectif est d'établir un cadre pour un accord de paix et un premier cessez-le-feu”.
M. Witkoff a noté que le président Donald Trump était satisfait d'une lettre du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la suite de leur échange tendu à la Maison-Blanche vendredi dernier.
“Je pense que M. Trump a considéré la lettre de M. Zelensky comme un premier pas positif : elle contenait des excuses, une reconnaissance du soutien des États-Unis à l'Ukraine et un sentiment de gratitude”, a déclaré M. Witkoff.
Lors de la réunion, M. Trump et le vice-président JD Vance ont accusé M. Zelensky de ne pas avoir suffisamment apprécié les milliards de dollars d'aide militaire américaine depuis l'invasion de la Russie en 2022. M. Zelensky est reparti sans avoir signé un accord minier que M. Trump avait proposé concernant les ressources minérales de l'Ukraine.
Interrogé sur la possibilité que l'Ukraine signe l'accord lors des discussions en Arabie saoudite, M. Witkoff a déclaré : “Je pense que M. Zelensky a proposé de le signer, et nous verrons s'il le fait”.
Les discussions prévues mardi à Riyad ont été confirmées par un haut fonctionnaire ukrainien à l'AFP. La délégation ukrainienne, dirigée par le chef de cabinet de M. Zelensky, Andriy Yermak, et comprenant potentiellement le ministre de la Défense Rustem Umerov, vise à rétablir des liens tendus avec l'administration de M. Trump.
Gaza: “un premier pas de bonne foi”
Au-delà du dossier ukrainien, l'émissaire américain s'est également exprimé sur la situation à Gaza, saluant le plan égyptien de reconstruction du territoire comme "un premier pas de bonne foi".
"Il présente de nombreuses caractéristiques convaincantes. Nous devons en discuter davantage, mais c'est un premier pas de bonne foi de la part des Égyptiens", a déclaré M. Witkoff aux journalistes.
M. Witkoff s'est félicité du fait que Donald Trump avait réussi à "encourager d'autres personnes du Moyen-Orient à présenter des propositions proactives sur ce que nous pourrions envisager".
Réunis au Caire mardi, les dirigeants arabes ont adopté un plan pour la reconstruction de Gaza qui met de fait à l'écart le Hamas et prévoit un retour de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le mouvement islamiste.
Mais Israël, qui exclut aussi tout rôle futur à Gaza pour l'Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée, l'a rejeté.
Le plan garantit, selon l'Égypte, le maintien des habitants de Gaza sur leur terre, une réponse au projet du président américain Donald Trump qui prévoit leur expulsion vers l'Égypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".
Dans une escalade verbale, le président américain a lancé mercredi un "dernier avertissement" au Hamas, l'enjoignant de libérer les otages, sans quoi le "peuple de Gaza" risque "la mort", le jour même où Washington a confirmé avoir eu des contacts directs avec le mouvement islamiste palestinien.
L'émissaire américain a laissé entendre que cette menace pourrait se traduire par une action commune contre le Hamas.
"Je pense qu'il y aura une action. Elle pourrait être menée conjointement avec les Israéliens", a-t-il affirmé.
"Ce n'est pas clair pour l'instant, mais je pense que le Hamas a la possibilité d'agir raisonnablement, de faire ce qu'il faut, puis de s'en aller. Il ne fera pas partie d'un gouvernement là-bas", a-t-il ajouté.
Avec AFP
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