Les Bourses mondiales reculent lundi, lestées par les incertitudes quant aux conséquences de la politique commerciale des Etats-Unis sur son économie, moteur de la croissance mondiale.
L'indice VIX - dit "indice de la peur" - qui mesure la nervosité des investisseurs, "a connu une nouvelle hausse en début de semaine, et la jauge de la peur à Wall Street est désormais à son plus haut niveau depuis décembre", commente Kathleen Brooks, directrice de recherche de la plateforme de trading XTB.
Aux Etats-Unis, l'indice élargi S&P 500, après avoir connu sa pire semaine depuis septembre 2024, s'affichait en repli de 1,19% vers 13H45 GMT. Le Nasdaq, indice à dominante technologique, reculait de 1,88% et le Dow Jones de 0,78%.
En Europe, Francfort perdait 0,87%, Londres 0,60%, Paris 0,15% et Milan 0,23%.
"Les marchés digèrent une double série de mauvaises nouvelles: premièrement, le président américain Trump semble être prêt à faire passer sa vision politique avant les perspectives à court terme de l'économie américaine", débute Kathleen Brooks.
En effet, avec les tensions commerciales, "les paris sur une récession (aux Etats-Unis) augmentent, et les dernières prévisions pointent vers une forte baisse de la croissance économique au premier trimestre", note Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
"Deuxièmement, des signes indiquent que la coalition allemande actuellement mise en place par le conservateur Friedrich Merz est en train de se fragiliser", poursuit Kathleen Brooks.
Les Verts allemands ont annoncé qu'ils refuseraient d'apporter les voix nécessaires à l'adoption au parlement du plan géant d'investissements mis sur pied par le futur gouvernement de Merz, dont ils critiquent les lacunes.
Or, si le parti écologiste allemand maintient son refus, il priverait le futur chancelier de la majorité des deux tiers nécessaire pour faire adopter les changements constitutionnels nécessaires à ce programme de dépenses sans précédent. L'examen du texte débutera jeudi à la chambre basse des députés.
Sur le marché obligataire, le taux allemand à 10 ans évoluait à 2,81% vers 13H45 GMT, contre 2,83% vendredi. Son équivalent américain baissait quant à lui à 4,24%, contre 4,30%.
Le secteur bancaire en repli
L'incertitude croissante sur les droits de douane appliqués par les Etats-Unis et leurs conséquences sur l'économie américaine fait flancher le secteur bancaire.
A Paris, Société Générale lâchait 4,37%, BNP Paribas 1,79%, Crédit Agricole 1,24%. A Milan, Monte dei Paschi di Siena (MPS) reculait de 4,21%. A Londres, Barclays cédait 4,40%. A Francfort, Deutsche Bank abandonnait 3,53%, Commerzbank 3,35%.
Aux Etats-Unis, JPMorgan Chase était en repli de 2,88%, Goldman Sachs de 3,25%, Bank of America de 2,38%, Wells Fargo de 3,77%, Citigroup de 2,64%.
Novo Nordisk déçoit
Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour ses traitements pour le diabète et la perte de poids, reculait de 8,47% à Copenhague après avoir présenté les résultats d'une étude jugés décevants sur le CagRisema.
Des essais cliniques sur des sujets en surpoids utilisant son CagRisema "ont obtenu une perte de poids supérieure de 15,7% après 68 semaines, contre 3,1 % avec le placebo", a dit le groupe dans un communiqué de presse.
Selon des analystes interrogés par Bloomberg, les investisseurs espéraient une perte de poids supérieure à 20%.
Le bitcoin recule
Le bitcoin flanche après le sommet sur les cryptomonnaies de vendredi, l'annonce que la réserve stratégique de bitcoins américaine n'incorporerait pas de nouveaux actifs décevant le marché: vers 13H45 GMT, la plus capitalisée des cryptomonnaies lâchait 4,84%, à 82.294 dollars.
Côté devises, la monnaie unique grappillait 0,09% face au billet vert à 1,0843 dollar.
Les cours du pétrole sont stables quant à eux. L'attention du marché se tourne vers les perspectives de production et de demande d'or noir pour trouver un nouvel équilibre, et soupèse les risques de récession à venir aux Etats-Unis.
Le Brent de la mer du Nord s'échangeait à 70,35 dollars le baril (-0,01%) et le WTI américain à 67,10 dollars le baril (+0,09%).
Avec AFP
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