Génération Z: connectée, mais en mauvaise santé?
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La génération Z, née entre 1997 et 2012, est souvent définie par son immersion dans un environnement numérique. Ayant grandi avec Internet, les smartphones et les réseaux sociaux, cette génération est la première à être véritablement “numérique”, maîtrisant parfaitement les outils technologiques et étant constamment connectée. En plus de cette affinité avec le monde numérique, cette génération est aussi plus atteinte que les précédentes par des maladies chroniques telles que le cancer, l'hypertension, le diabète, voire le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Ces maladies, autrefois principalement attribuées aux adultes, sont désormais de plus en plus fréquentes chez ces jeunes adultes.

Le diabète de type 2 chez les jeunes

“Je dois toujours faire attention à ce que je mange, surveiller ma glycémie et m'ajuster en fonction de mon corps, tout en essayant de mener une vie normale, comme mes amis.” C’est par ces mots que Marie, 20 ans, décrit sa maladie métabolique.

La jeune fille, qui raffole de viennoiserie et de pâtisserie, a été diagnostiquée il y a quelques années d’un diabète de type 2. Dans ce cas, le corps a des difficultés à contrôler le niveau de sucre dans le sang. Normalement, l'insuline aide le corps à transformer le sucre en énergie, mais chez les diabétiques, l'insuline ne fonctionne pas correctement ou est produite en quantité insuffisante, ce qui entraîne un taux de sucre élevé dans le sang. Il existe deux types principaux de diabète: le type 1, où le corps ne produit pas d'insuline, et le type 2, où l'insuline est inefficace.

Marie a découvert sa maladie à l’âge de la puberté. “J’avais soif tout le temps, et je devais constamment aller aux toilettes. J’ai aussi remarqué que je perdais du poids sans raison, ce qui m’a vraiment inquiétée, raconte-t-elle. Ma mère a insisté pour que j’aille voir le médecin. Après quelques tests, il m’a expliqué que le taux de sucre dans mon sang était beaucoup trop élevé, et m’a annoncé que j’étais atteinte de diabète”.

Marie n’est pas la seule à devoir s'adapter à cette maladie chronique. La professeure Marie-Hélène Gannagé-Yared, cheffe du service d’endocrinologie à l’Hôtel-Dieu de France, affirme à Ici Beyrouth que “30% des enfants sont atteints d'obésité au Liban, principalement à cause d’une mauvaise alimentation”. “Cela peut mener à des problèmes chroniques graves, tels que l'hypertension artérielle, la résistance à l'insuline, ou même le diabète”, explique-t-elle.

Mieux vaut prévenir que guérir

La professeure Yared conseille de “réaliser un test de diabète s’il y a un historique familial” et recommande de “répéter le dépistage tous les trois ans, ou plus fréquemment si l'indice de masse corporelle (IMC) augmente”. Par ailleurs, “il faut être attentif aux signes de résistance à l'insuline ou à toute condition associée, comme le surpoids et l'hypertension”, ajoute-t-elle. 

Pour sa part, la nutritionniste Rouba el-Asmar explique à Ici Beyrouth qu’“une mauvaise alimentation affecte directement la santé physique des jeunes et peut entraîner des maladies chroniques. Le manque d'activité physique, combiné au fait que cette génération privilégie souvent la rapidité et la commodité des aliments transformés, tels que le fast-food, les snacks sucrés et les boissons énergétiques, conduit à une mauvaise alimentation”.

Toutefois, beaucoup de jeunes croient que les tendances véhiculées par les réseaux sociaux peuvent leur être bénéfiques, comme le régime keto, le jeûne intermittent ou même les injections indiquées pour le diabète. Mme Asmar affirme, à cet égard, que “chaque personne est unique” et conseille de ne “jamais céder aveuglément aux tendances, car elles peuvent s’avérer très risquées”.

“Il est essentiel de savoir ce que l’on consomme aujourd’hui. Même les eaux aromatisées, présentées comme étant sans sucre et sans calories, restent suffisamment nocives pour le système métabolique et peuvent affecter les glandes et les hormones”, ajoute-t-elle. 

Dans ce cadre, elle recommande de ne pas “attendre d’atteindre l’obésité. Dès qu’une personne commence à être en surpoids, elle doit prendre l’initiative de consulter des professionnels”. 

Selon Mme Asmar, la prévention est simple: adopter une alimentation saine, gérer le stress efficacement et réduire la consommation d'aliments transformés. “Il faut revenir à la cuisine authentique. Notre cuisine libanaise est la meilleure”, assure-t-elle.

 

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