Otages à Gaza: le Hamas dit être prêt à libérer un Israélo-Américain et rendre quatre dépouilles
©Jack GUEZ/AFP

Le Hamas a annoncé vendredi être prêt à libérer un otage israélo-américain et à rendre les dépouilles de quatre autres israélo-américains, dans le cadre d'un accord permettant de poursuivre les négociations sur la trêve avec Israël dans la bande de Gaza.

Israël a toutefois accusé le mouvement islamiste palestinien de n'avoir "pas bougé d'un millimètre" dans les discussions indirectes en cours à Doha et d'avoir recours "à la manipulation et à la guerre psychologique".

"Hier (jeudi), la délégation du Hamas a reçu une proposition des médiateurs de reprendre les négociations. En responsabilité, le mouvement a répondu positivement et remis sa réponse ce matin, [signifiant] son accord à la libération du soldat israélien Edan Alexander, qui détient la nationalité américaine, en plus de [la restitution] des corps de quatre autres [otages] binationaux", indique un communiqué.

Un dirigeant du Hamas, Taher al-Nounou, a précisé à l'AFP que "les cinq individus que le Hamas a accepté de libérer en vertu de la nouvelle proposition américaine (étaient) des prisonniers israéliens détenant la nationalité américaine".

Comme pour les autres libérations d'otages ayant eu lieu depuis le 19 janvier, celles des Israélo-Américains devraient avoir lieu en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Mais "de nouveaux critères ont été convenus" et ils incluent "une hausse du nombre de détenus palestiniens devant être libérés en échange", a indiqué à l'AFP une source proche du Hamas, sans fournir plus de détails.

Un nouveau cycle de négociations indirectes sur le fragile cessez-le-feu à Gaza entré en vigueur le 19 janvier a débuté mardi au Qatar, où Steve Witkoff, émissaire du président américain, Donald Trump, pour le Moyen-Orient, avait été dépêché pour participer aux efforts de médiation.

M. Witkoff avait pour mandat de négocier la libération d'une partie des otages, avec a minima de ceux ayant la nationalité américaine, contre l'extension de la trêve pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril, afin d'avoir plus de temps pour discuter de la suite.

"Pas bougé"

"Alors qu'Israël a accepté le cadre Witkoff, le Hamas reste ferme dans son refus et n'a pas bougé d'un millimètre", a dénoncé le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou dans un communiqué.

M. Netanyahou réunira samedi soir, à la fin du shabbat, plusieurs ministres concernés "pour recevoir un rapport détaillé de l'équipe de négociation et décider des prochaines étapes en vue de la libération des otages", ajoute le texte.

Le Forum des familles et proches des otages, qui réclame la libération de tous les captifs en une fois pour mettre fin aux hostilités, n'a pas réagi à l'annonce du Hamas.

L'accord de trêve, arraché par les États-Unis, le Qatar et l'Égypte, a abouti à un cessez-le-feu le 19 janvier après quinze mois de guerre provoquée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Cette attaque a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité parmi les 251 personnes enlevées.

En riposte, Israël a juré d'anéantir le Hamas et lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 48.503 morts, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Durant la première phase de la trêve, qui a pris fin le 1er mars, le Hamas a rendu 33 otages, dont huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.

Les deux délégations tentent, à travers les médiateurs américains, qataris et égyptiens, de surmonter les désaccords portant sur la deuxième phase.

Celle-ci prévoit, selon le Hamas, un cessez-le-feu permanent, le retrait complet israélien de Gaza et la libération des derniers otages. Israël, de son côté, souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril, et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation totale" du territoire et le départ du Hamas.

Si les combats se sont arrêtés à Gaza, l'armée israélienne mène quasi quotidiennement des frappes sur le territoire.

Elle a annoncé avoir mené une frappe vendredi matin contre "plusieurs terroristes" qui "tentaient d'enfouir des engins explosifs dans le sol" dans le centre de la bande de Gaza.

Avec AFP

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