
La Défense civile locale a annoncé la mort de neuf Palestiniens dont des journalistes dans de nouvelles frappes israéliennes samedi dans la bande de Gaza, des attaques qui pourraient mettre davantage en péril la fragile trêve.
Le Hamas a dénoncé une "violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu" entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois d'une guerre dévastatrice à Gaza.
Les frappes ont fait "neuf morts parmi lesquels plusieurs journalistes et des employés de l'organisation caritative Al-Khair" à Beit Lahia (nord), alors que l'artillerie israélienne bombardait la zone, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
L'armée israélienne a confirmé deux frappes à Beit Lahia, contre "deux terroristes opérant un drone" et contre un véhicule transportant "d'autres terroristes venus récupérer" le drone. Ses soldats mènent régulièrement des frappes dans la bande de Gaza malgré la trêve.
Dans un communiqué, le Hamas a condamné "un horrible massacre" commis contre "un groupe de journalistes et des travailleurs humanitaires, dans une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu".
Le Syndicat des journalistes palestiniens a accusé l'armée israélienne de "ciblage systématique" des journalistes, qui constitue "un crime de guerre et une violation flagrante du droit international, notamment de la Convention de Genève (garantissant) la protection des journalistes en période de conflit".
Bilan le plus lourd
Selon le syndicat, un reporter et trois photojournalistes faisaient partie du groupe ciblé et ils ont été tués. L'un d'eux était spécialisé dans les prises d'images par drone, a précisé la défense civile.
Ces frappes ont visé un véhicule appartenant à la Fondation Al-Khair pour qui les quatre journalistes "préparaient des reportages et des documentaires" sur les activités de l'association pendant le ramadan, le mois de jeûne musulman, a précisé à l'AFP Tahssine al-Astal, le directeur-adjoint du Syndicat.
Deux membres de la Fondation al-Khair dont son porte-parole font également partie des morts identifiés, selon la défense civile.
En octobre 2024, Reporters sans frontières (RSF) a fait état de plus de 140 journalistes tués à Gaza par l'armée israélienne depuis le début de son offensive destructrice.
Les frappes de samedi, au bilan le plus lourd depuis le début de la trêve, interviennent alors que des désaccords persistent entre le Hamas et Israël sur les modalités de la poursuite de la trêve.
Des discussions indirectes ont commencé en début de semaine à Doha sous l'égide des médiateurs – Égypte, Qatar, États-Unis – pour tenter d'aplanir les divergences.
Vendredi, le Hamas a annoncé qu'il était prêt à libérer un otage israélo-américain, Edan Alexander, et à rendre les corps de quatre autres israélo-américains enlevés le 7 Octobre 2023, en échange de la libération de palestiniens par Israël.
"La balle est dans le camp d'Israël", a affirmé samedi un porte-parole du Hamas, Abdel Latif al-Qanou.
Réunion du cabinet de sécurité
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a dénoncé la "manipulation et la guerre psychologique" du Hamas. Les États-Unis, alliés d'Israël, ont affirmé que le mouvement islamiste faisait un "très mauvais pari en pensant que le temps joue en sa faveur".
M. Netanyahou devait réunir samedi soir des ministres "pour recevoir un rapport détaillé de l'équipe des négociateurs et décider des prochaines étapes en vue de la libération des otages", selon son bureau.
Depuis le 19 janvier, le Hamas a rendu 33 otages incluant huit morts, et Israël a libéré environ 1 800 Palestiniens.
Il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.
À Tel-Aviv, des centaines de personnes se sont rassemblées pour exiger du gouvernement qu'il agisse pour obtenir la libération en une seule fois de tous les otages à Gaza.
Avec AFP
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