
Les États-Unis vont aider l'Ukraine à se procurer plus de systèmes de défense antiaérienne, a indiqué la porte-parole de la Maison-Blanche mercredi, quelques heures après l'échange téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Le président Zelensky a demandé des systèmes de défense antiaérienne (...) et le président Trump a accepté de travailler avec lui pour voir ce qui était disponible, notamment en Europe", a dit Karoline Leavitt, qui a ajouté que "le partage de renseignements militaires pour la défense de l'Ukraine" allait "continuer".
Donald Trump a assuré avoir eu une "très bonne" conversation téléphonique avec Volodymyr Zelensky, estimant que les discussions sur l'Ukraine étaient "sur la bonne voie" au lendemain de son appel avec Vladimir Poutine, mais sans s'avancer sur le fond des pourparlers concernant un cessez-le-feu.
"Je viens d'avoir un très bon appel avec le président de l'Ukraine, Zelensky. Il a duré environ une heure. Une grande partie de la discussion a été basée sur l'appel passé hier avec le président Poutine pour aligner les demandes et besoins à la fois de la Russie et de l'Ukraine. Nous sommes sur la bonne voie", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.
Donald Trump a indiqué à son homologue Volodymyr Zelensky, lors de leur dernier échange, que les États-Unis pourraient prendre "possession" des centrales nucléaires et électriques ukrainiennes, a annoncé la Maison-Blanche.
"La possession par les Américains de ces centrales constituerait la meilleure protection et le meilleur soutien possible pour les infrastructures énergétiques ukrainiennes", a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt devant la presse.
Cette tonalité optimiste tranche avec l'hostilité de la dernière conversation entre les deux dirigeants, fin février à la Maison-Blanche.
L'appel a eu lieu peu après que la Russie et l'Ukraine ont annoncé avoir échangé 175 prisonniers de guerre de chaque camp.
Le chef d'État ukrainien, qui ne veut surtout pas être laissé à l'écart du dialogue étroit entre les présidents russe et américain, avait demandé auparavant que "les États-Unis (soient) la principale entité de contrôle" du cessez-le-feu limité aux infrastructures énergétiques.
A l’issue de l'entretien mardi entre Donald Trump et Vladimir Poutine, la Russie a annoncé qu’elle acceptait de stopper les frappes sur ces installations pendant 30 jours.
M. Zelensky a assuré que Kiev respecterait cette trêve partielle si Moscou faisait de même: "Si les Russes ne frappent pas nos installations, nous ne frapperons certainement pas les leurs".
Après une nuit d'attaques de part et d'autre, la Russie et l'Ukraine se sont accusées mutuellement mercredi de ne pas vouloir régler le conflit.
Mais elles ont néanmoins procédé à cet échange de prisonniers, l'un "des plus grands" depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, selon Volodymyr Zelensky.
Discussions "techniques"
De nombreuses questions restent en suspens après le long appel mardi entre le président américain, qui promet de ramener "la paix" en Ukraine, et son homologue russe.
Les deux dirigeants ont convenu de poursuivre les discussions "techniques" en vue d'un cessez-le-feu total. Un projet auquel Kiev a déjà souscrit, sous la pression de Washington.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que des équipes de responsables ukrainiens et américains étaient "prêtes" à se rencontrer en Arabie saoudite "dans les prochains jours" pour trouver une issue à l'invasion russe.
"Des équipes ukrainienne et américaine sont prêtes à se rencontrer en Arabie saoudite dans les prochains jours pour continuer à coordonner des étapes vers la paix", a écrit le dirigeant ukrainien sur X.
L'émissaire américain Steve Witkoff a déclaré mercredi s'attendre à une cessation complète et temporaire des hostilités "d'ici deux semaines", précisant que des pourparlers américano-russes auraient lieu en Arabie saoudite en début de semaine prochaine.
Le ton est moins affirmatif du côté de la Russie, qui s'estime en position de force sur le champ de bataille.
Loin de la volonté affichée de Donald Trump de mener les négociations tambour battant, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit que des discussions étaient prévues mercredi et jeudi pour déterminer "les dates précises des prochains contacts et la composition" des délégations russe et américaine.
Selon le ministère russe de la Défense, une frappe ukrainienne "délibérée" a visé pendant la nuit un dépôt pétrolier de la région de Krasnodar (sud de la Russie).
Tout comme la Russie s'acharne sur ses infrastructures énergétiques, l'Ukraine cible régulièrement les dépôts pétroliers russes.
Le pays a été attaqué pendant la nuit par six missiles et 145 drones de combat russes, a indiqué l'armée ukrainienne.
Volodymyr Zelensky a fait état de frappes russes contre des infrastructures civiles et énergétiques, notamment à Kiev et Soumy (nord).
Un homme a été tué et trois autres personnes blessées dans une autre frappe dans la région de Soumy contre un immeuble résidentiel, et un bombardement a tué un civil à Kherson (sud) mercredi matin, selon les autorités locales.
La conversation Trump-Poutine n'a pas vraiment rassuré les Européens, qui craignent que Donald Trump, déjà aligné avec Vladimir Poutine sur certains points cruciaux comme le refus d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan, ne fasse de vastes concessions à la Russie.
Pour Berlin, "Poutine joue à un jeu". Londres a jugé "décevant" que le président russe n'ait pas souscrit au projet de cessez-le-feu total déjà accepté par les Ukrainiens.
La diplomatie européenne compte soumettre jeudi aux 27 États membres de l'UE une proposition d'aide militaire à l'Ukraine de cinq milliards d'euros, afin qu'elle reçoive au plus vite quelque deux millions d'obus d'artillerie.
AFP
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