
L'Allemagne a remis en service son ambassade en Syrie, fermée depuis 2012, ont indiqué des sources du ministère allemand des Affaires étrangères alors que la cheffe de la diplomatie allemande effectue jeudi un déplacement dans ce pays.
"L'ambassade dispose d'une petite équipe politique et continuera à développer sa présence, en fonction de la situation", ont indiqué ces sources, qui précisent que les affaires de visa et consulaires continueront à être traitées depuis Beyrouth.
La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, devrait tenir des entretiens jeudi avec le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh et son ministre des Affaires étrangères Assaad el-Chaibani.
Juste avant de quitter le Liban pour se rendre en Syrie, Mme Baerbock a appelé les autorités syriennes à garantir la paix et la sécurité de tous les Syriens, deux semaines après de violents affrontements qui ont fait plus de 1.500 morts parmi les civils.
"Beaucoup d'entre eux (les Syriens) ont peur que la vie dans la future Syrie ne soit pas sûre pour tous", aurait déclaré selon un communiqué Mme Baerbock, dont c'est le deuxième voyage en Syrie depuis la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024.
Mme Baerbock a exhorté le gouvernement de transition syrien à s'assurer qu'il contrôlait les "groupes dans ses propres rangs".
Elle a ajouté qu'il devrait juger les responsables des violences et garantir la paix et la prospérité dans toute la Syrie, marquée par 14 années de guerre civile.
"C'est la tâche gigantesque à laquelle est confronté le gouvernement de transition syrien dirigé par Ahmad el-Chareh", a-t-elle déclaré.
À la suite d’attaques de fidèles du président déchu Bachar el-Assad contre les forces de sécurité, l'ouest de la Syrie a été en proie début mars à la pire vague de violence depuis le renversement d'Assad.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les forces de sécurité et les groupes alliés ont tué plus de 1.500 civils, dont la plupart étaient des alaouites, la minorité à laquelle appartient l'ancien président Assad.
Mme Baerbock a déclaré qu'elle profiterait de son voyage pour dire au gouvernement syrien qu'un "nouveau départ" entre l'Europe et l'Allemagne, d'une part, et la Syrie, d'autre part, était conditionné au fait que tous les Syriens jouissent de la liberté et de la sécurité, indépendamment de leur foi, de leur sexe ou de leur appartenance ethnique.
Elle s'était déjà rendue le 3 janvier en Syrie avec son homologue français, Jean-Noël Barrot, une visite sous mandat de l'Union européenne.
L'Allemagne a annoncé lundi le versement de 300 millions d'euros pour la reconstruction en Syrie dans le cadre d'une conférence de pays donateurs qui a rassemblé des promesses d'aide à hauteur de 5,8 milliards d'euros.
Avec AFP
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