Kulluna Irada sous le feu des accusations, le parquet de la Cour d'appel de Beyrouth saisi
Le dossier de Kulluna Irada transmis au parquet de la Cour d’appel de Beyrouth. ©Ici Beyrouth

Treize jours après le dépôt d’une plainte contre l’association Kulluna Irada, l’affaire prend un nouveau tournant. Le procureur général près la Cour de cassation, Jamal Hajjar, a transmis le dossier au parquet de la Cour d’appel de Beyrouth, ouvrant ainsi la voie à une enquête approfondie sur de possibles infractions liées à une éventuelle manipulation de l’économie nationale et à la déstabilisation des marchés financiers.

De graves accusations contre l’association

À l’origine de cette affaire se trouve un groupe d’avocats qui a soumis un rapport détaillé, accompagné de documents et de preuves selon lesquels Kulluna Irada aurait outrepassé son rôle initial. Selon ces avocats, l’organisation, censée œuvrer pour des réformes démocratiques et économiques, se serait transformée en une entité politique influente, pesant directement sur les décisions financières du pays.

Les médias ont également mis en cause l’association, l’accusant d’animer des campagnes médiatiques et numériques visant à déstabiliser le secteur bancaire libanais. Elle aurait, selon ces accusations, orchestré la propagation de rumeurs sur la faillite des banques, provoquant ainsi la panique parmi les déposants et accélérant la dépréciation de la livre libanaise.

Par ailleurs, le rapport indique que Kulluna Irada aurait fait pression sur le gouvernement pour qu’il cesse le paiement des eurobonds, une décision qui a aggravé la crise économique du pays.

L’enquête et les implications juridiques

Sur le plan judiciaire, l’instance saisie devra déterminer si les accusations sont fondées et si des poursuites formelles doivent être engagées. L’enquête pourrait s’appuyer sur plusieurs articles du Code pénal libanais, notamment les articles 296, 297, 316 et 319, qui sanctionnent la diffusion de fausses informations portant atteinte à la confiance économique, la conspiration contre les marchés financiers et la manipulation de la monnaie nationale.

Une réponse évasive de Kulluna Irada

Face à ces accusations, la réaction de Kulluna Irada est restée prudente. Albert Kostanian, ancien président exécutif de l’organisation, a évité de commenter les soupçons de violation de licence, déclarant simplement qu'il n'avait pas pris connaissance du texte du récépissé officiel de l'association.

Dans un communiqué officiel, Kulluna Irada a répondu aux accusations en adoptant une position ambiguë, esquivant les allégations directes et dénonçant plutôt les attaques médiatiques à son encontre.

L’affaire, désormais entre les mains de la justice, pourrait marquer un tournant dans la régulation des organisations influentes au Liban et dans leur rôle au sein de la sphère économique et politique du pays.

 

 

Commentaires
  • Aucun commentaire