Monaco-Nice, derby à fort enjeu en Ligue 1
Monaco et Nice s'affrontent samedi soir en Ligue 1 ©AFP

Monaco, 3e de Ligue 1, et Nice, 4e, s'affrontent samedi soir (22h05, Beyrouth) pour une place sur le podium dans le derby de la Côte d'Azur alors que l'incertitude plane sur les intentions de leurs propriétaires milliardaires, Dmitry Rybolovlev et Jim Ratcliffe.

Samedi, le Stade Louis-II sera le théâtre de nombreux duels, notamment entre les entraîneurs, Adi Hütter et Franck Haise, qui prônent un jeu d'attaque avec une capacité de pressing haut.

Ce derby permettra de savoir si Monaco, avec le retour de Philipp Köhn dans les buts, a retrouvé son efficacité défensive. Et si l'équipe, au complet avec les retours de blessure de Folarin Balogun et Aleksandr Golovin, sait enfin maîtriser ses émotions, à l'image de Mika Biereth, clinique depuis son arrivée (11 buts en neuf journées).

Il indiquera également si Nice, incapable par deux fois de devenir dauphin de Paris en ne prenant qu'un point à domicile contre Lyon (0-2) et Auxerre (1-1), a l'étoffe pour la Ligue des champions.

Enfin, ce derby sera le duel entre Dmitry Rybolovlev et Jim Ratcliffe, milliardaires dont les desseins pour leurs clubs sont incertains...

Rybolovlev si proche

Rybolovlev, président et actionnaire majoritaire de Monaco, vit en Principauté. Il va souvent voir son équipe jouer. Il est impliqué dans son club, jusqu'à haranguer ses joueurs dans les vestiaires après une qualification européenne.

Aussi, fin janvier 2024, lorsque son +family office+ indiquait la volonté du milliardaire "d'explorer des alternatives stratégiques pour sa participation dans le club", la surprise a été réelle. Relier cette nouvelle à ses problèmes judiciaires d'alors, était tentant. Mais la justice monégasque a annulé en février l'essentiel du dossier de corruption touchant le Russe, inculpé, huit ans auparavant, pour corruption active et trafic d'influence dans une affaire l'opposant à un marchand d'art suisse.

Rybolovlev entend-il toutefois se désengager? S'il avait mandaté, à l'époque, la banque d'affaires Raine, c'était d'abord pour valoriser un club qu'il a sauvé de la faillite en 2011, avant d'y investir plusieurs centaines de millions d'euros et de le doter d'un centre de performance moderne à La Turbie, qui en a coûté 55 millions.

Certes, le Russe, qui possède 66,67% des actions, a été approché. Mais les tarifs sont élevés. Et rien ne se fera sans l'accord de la Principauté, qui, par l'association, détient 33,33%. D'ailleurs, le Prince Albert l'a dit: le profil d'un futur actionnaire devra être compatible avec la Principauté, "solide et respectable".

Ratcliffe, si loin

Ratcliffe, lui, est propriétaire d'Ineos, qui a racheté l'OGC Nice à l'été 2019 pour 100 millions d'euros. Après cinq saisons de gestion calamiteuse où la masse salariale a gonflé à plus de 100 millions d'euros annuels, où les déficits structurels ont été systématiques mais toujours épongés par Ineos, le milliardaire anglais a instauré l'austérité, en même temps qu'il a débuté le rachat de Manchester United, son club de cœur.

Aujourd'hui, après avoir investi près de 1,35 milliard d'euros, il détient 29% du capital des Red Devils et y gère les opérations liées au football. Lui, qui comme Rybolovlev, vit à Monaco, n'a plus d'yeux que pour United, gouffre financier autrement plus vertigineux que Nice.

L'UEFA lui a par ailleurs imposé une totale séparation entre les deux clubs en raison de leur engagement en Ligue Europa. Ineos et Ratcliffe ne sont donc, temporairement, plus majoritaires à Nice. Une fiduciaire indépendante, mais sans droit de regard, détient 83% des actions, tandis qu'Ineos est devenu minoritaire (17%). Cet artifice juridique prendra bientôt fin, surtout si Manchester n'est pas européen la saison prochaine.

Malgré cela, s'il continuera de combler d'éventuels futurs déficits, Ratcliffe n'investira plus à Nice. Ses récentes déclarations au Times, qui ont crispé les Niçois, feraient même plutôt penser à un désamour. "Je n'aime pas particulièrement aller voir Nice, a-t-il indiqué. Il y a de bons joueurs mais le niveau n'est pas assez élevé pour m'enthousiasmer."

Le quatuor Rivère-Bocquet-Maurice-Haise continuera donc de travailler en autonomie, avec l'objectif d'assainir les comptes, et de rendre le club plus attractif aux investisseurs.

 

Avec AFP

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