L'OCDE plaide pour une gouvernance forte des océans pour un avenir durable
Un cargo de SR Shipping naviguant en pleine mer ©Pexels

L'OCDE appelle à "renforcer la gouvernance des océans" pour aider à bâtir "une économie de la mer conciliant productivité et durabilité environnementale" à l'horizon 2050, dans un rapport publié lundi à l'occasion du sommet "SOS Océan" organisé à Paris.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) rappelle le rôle crucial que jouent les océans dans l'économie mondiale: ils procurent à plus de 3 milliards de personnes de quoi manger à leur faim, font transiter plus de 80% des biens produits dans le monde et sont sillonnés de câbles transportant 98% du trafic internet.

"La coopération internationale sera indispensable pour concilier possibilités économiques et responsabilité environnementale", relève l'OCDE.

Elle établit "quatre priorités stratégiques" pour y parvenir: "renforcer la gouvernance de l'océan, promouvoir l'innovation technologique, améliorer la collecte de données sur l'océan et mieux intégrer les pays en développement aux chaînes de valeur mondiales".

"Si la mer était un pays, son économie aurait été la cinquième mondiale en 2019. Entre 1995 et 2020, elle a produit 3 à 4% de la valeur ajoutée brute mondiale, représenté plus d'une centaine de millions d'emplois en équivalents temps plein et enregistré une croissance annuelle moyenne de 2,8%", souligne l'organisation, qui relève que cette croissance est à mettre pour les trois quarts à l'actif de l'Asie et du Pacifique.

Le tourisme et l'extraction de pétrole et de gaz représentent "près des deux tiers de la valeur ajoutée brute mondiale" des activités maritimes (passée de 1 300 à 2 600 milliards de dollars entre 1995 et 2020), selon le rapport.

D'ici 2050, cette croissance pourrait ralentir voire stagner, sous l'effet notamment du changement climatique, de l'évolution démographique et du rythme de la transition énergétique et du progrès technologique.

"L'élévation du niveau de la mer, l'aggravation de la pollution marine et les progrès à pas comptés de la transformation numérique et de l'automatisation risquent fort de peser sur la productivité et sur la capacité d'adaptation du secteur", résume le rapport.

La transition énergétique "aura une influence décisive sur la trajectoire future des activités tournées vers la mer", souligne l'OCDE.

"Le passage en accéléré à une énergie sobre en carbone serait bénéfique à la santé marine et à la croissance, même si le rythme de celle-ci serait moindre, tandis qu'une interruption de la transition pourrait entraîner un déclin mondial des activités maritimes d’ici le milieu du siècle", relève-t-elle.

Avec AFP

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