Réactions politiques à la condamnation de Marine Le Pen
La présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français 'Rassemblement national' (RN), Marine Le Pen (G), arrive au palais de justice de Paris pour le verdict de son procès pour soupçon de détournement de fonds publics européens, à Paris, le 31 mars 2025. ©Alain JOCARD / AFP

Voici plusieurs réactions politiques à la condamnation, lundi, de Marine Le Pen, notamment à une peine de cinq ans d'inéligibilité avec application immédiate dans le procès des assistants parlementaires européens.

L'administration Trump a estimé qu'il était "préoccupant" d'exclure des candidats de la vie politique, en réaction à la condamnation à une inéligibilité immédiate de cinq ans de la cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen.

"L'exclusion de personnes du processus politique est particulièrement préoccupante compte tenu de la guerre judiciaire agressive et corrompue menée contre le président Donald Trump ici aux États-Unis", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, sans commenter directement la condamnation de Mme Le Pen et s'en référant aux autorités françaises.

Le Kremlin a déploré lundi une "violation des normes démocratiques", après la décision du tribunal de Paris qui a déclaré inéligible avec effet immédiat la cheffe de file d'extrême droite française Marine Le Pen, reconnue coupable de détournement de fonds publics.

Le parti de Marine Le Pen (RN) avait effectué un emprunt auprès d'une banque russe en 2014, suscitant des soupçons sur la volonté du Kremlin de soutenir Mme Le Pen, longtemps critique des sanctions occidentales imposées à Moscou après son annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée cette année-là.

"En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques", a indiqué lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, répondant à une question sur la condamnation de Mme Le Pen.

Le chef du parti d'extrême droite à la tête de la coalition néerlandaise, Geert Wilders, s'est dit "choqué" lundi par la condamnation de Marine Le Pen qu'il juge "incroyablement sévère".

 

Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite républicaine depuis 2024, déplore une "décision très lourde et exceptionnelle", ajoutant que ce n'est "pas très sain dans une démocratie".

 Wauquiez (LR) regrette "une décision très lourde et exceptionnelle", "pas très saine dans une démocratie".

 

Je m'associe pleinement à la déclaration de la coordination du mouvement insoumis. Et j'ajoute : la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple. C'est à cela que servirait le référendum révocatoire dans une 6e République démocratique.

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— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon)

 

L'ex-trésorier du Rassemblement national Wallerand de Saint-Just a dénoncé lundi une "volonté politique" du tribunal correctionnel de Paris, qui a condamné notamment Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate et à quatre ans de prison dont deux ferme.

"Le tribunal a vraiment fait état de sa volonté politique, pas de sa volonté judiciaire ni juridique, mais politique", a-t-il déclaré en sortant de la salle d'audience. "Mais on va résister", a ajouté celui qui a lui-même été condamné à 3 ans de prison dont 1 ferme sous bracelet électronique et 3 ans d'inéligibilité avec exécution immédiate. L'ex-trésorier a exprimé son intention de faire appel.

Elon Musk, le multimilliardaire américain et allié de Donald Trump, a dénoncé un "abus du système judiciaire" après la condamnation de Marine Le Pen à l'inéligibilité, prévenant qu'il y aurait "un retour de bâton".

"Lorsque la gauche radicale ne peut pas gagner par le biais d'un vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour emprisonner ses opposants. C'est son mode opératoire à travers le monde", écrit Elon Musk sur son réseau social X.

À droite

Le président du RN Jordan Bardella a appelé à une "mobilisation populaire et pacifique" et lancé une pétition sur le site du parti, en réaction à la condamnation de Marine Le Pen à une peine de cinq ans d' inéligibilité applicable immédiatement.

"La condamnation avec exécution provisoire (application immédiate) de Marine Le Pen, qui l'empêche d'être candidate en 2027, est un scandale démocratique. Par notre mobilisation populaire et pacifique, montrons-leur que la volonté du peuple est plus forte", a-t-il lancé dans un message sur X, assorti d'un lien vers une pétition sur le site du parti.

Eric Ciotti (UDR): "La France est-elle encore une démocratie? Le destin démocratique de notre nation confisqué par une cabale judiciaire indigne (…) ce n'est pas un simple dysfonctionnement, c'est un système de captation du pouvoir qui écarte systématiquement tout candidat trop à droite en mesure de gagner.

Éric Zemmour (Reconquête): "Ce n'est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage. 

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France): "Fillon en 2017, la Roumanie il y a quelques semaines, et maintenant l'inéligibilité de Marine Le Pen pour 2027: le deux poids, deux mesures du gouvernement des juges entrave la souveraineté populaire et sape nos démocraties." 

À gauche

Marine Tondelier (Les Écologistes): Marine Le Pen "doit payer sa peine" car "elle est une "justiciable comme les autres. "Quand on donne des leçons d'exemplarité à tout le monde, on doit commencer par se l'appliquer à soi-même." (à Hénin-Beaumont)

Jérôme Guedj (PS): "Une décision de justice doit être respectée. Après, chacun peut avoir le débat sur la nature de la peine (…)  Mais ce n'est pas à chaud et sur un cas particulier qu'on questionne la pertinence de la loi (…). La justice doit être la même pour les élus comme pour ceux qui ne sont pas élus, pour les puissants comme pour les faibles" (à l'Assemblée nationale).

Fabien Roussel (PCF): "La justice est la justice. Selon que vous serez puissant ou misérable, comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous. D’autant que Mme Le Pen est une responsable politique qui exige plus de fermeté de la part de la justice.

Manuel Bompard (LFI): "Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu'il soit (...) Nous le combattons (le RN) dans les urnes comme dans la rue" et "nous le battrons aussi demain dans les urnes quel que soit son ou sa candidate" (communiqué).

Olivier Besancenot (NPA): "Les candidats passent, la vase idéologique reste. C'est le néofascisme, le racisme et ses idées qu'il faut rendre inéligibles! Le combat continue!" 

Benjamin Lucas (Générations): "La justice a parlé. Mais le combat politique contre l’extrême droite n'est en rien altéré ou rendu moins nécessaire par la condamnation de la délinquante Le Pen. 

Avec AFP

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