Turquie: l'opposition appelle à un mercredi sans achat en soutien aux étudiants détenus
Özgür Özel, leader du principal parti d'opposition turc, le CHP, prononce un discours lors d'un rassemblement organisé par son parti en soutien au maire emprisonné d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, à Maltepe, en périphérie d'Istanbul, le 29 mars 2025. ©Kemal Aslan / AFP

Le chef du principal parti de l'opposition turque a appelé mardi à une journée sans achat mercredi pour protester contre la détention d'étudiants ayant manifesté en soutien au maire emprisonné d'Istanbul.

"Stop à tous les achats! Supermarchés, courses en ligne, restaurants, carburant, cafés, factures, n'achetez rien", indique un visuel partagé sur X par Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate).

"J'invite tout le monde à utiliser son pouvoir de consommateur en participant à ce boycott", écrit M. Özel, reprenant un appel lancé par des groupes d'étudiants.

Au total, 301 étudiants ont été placés en détention provisoire depuis le début du mouvement de contestation déclenché par l'arrestation, le 19 mars, du populaire maire CHP d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, selon M. Özel.

Dans la foulée de ce message, le parquet d'Istanbul a annoncé l'ouverture d'une enquête, pour "incitation à la haine" notamment, contre les personnes ayant lancé ou partagé des appels au boycott, a rapporté l'agence de presse officielle turque Anadolu.

Le patron du CHP avait déjà appelé depuis une semaine à boycotter des dizaines d'entreprises et de groupes turcs réputés proches du pouvoir pour tenter de faire pression sur celui-ci.

M. Imamoglu, principal rival du président turc Recep Tayyip Erdogan, a été arrêté le 19 mars et placé en détention provisoire quatre jours plus tard pour "corruption", une accusation qu'il rejette.

Son arrestation a déclenché une vague de contestation inédite en Turquie depuis le grand mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d'Istanbul en 2013.

Les autorités, qui avaient interdit temporairement les rassemblements à Istanbul, Ankara et Izmir, les trois principales villes du pays, avaient annoncé jeudi avoir arrêté à ce stade 1 879 personnes accusées d'avoir pris part à des manifestations illégales.

AFP

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