
L'Union européenne a ouvert la porte mercredi à un assouplissement de sa règlementation sur l'Intelligence artificielle, pour ne pas se laisser distancer par la concurrence des États-Unis et de la Chine.
La Commission européenne a présenté un plan d'action pour l'intelligence artificielle axé notamment sur la création de "giga-usines d'IA" en Europe et de centres de données.
L'exécutif européen entend au moins "tripler la capacité des centres de données de l'UE au cours des cinq à sept prochaines années".
En parallèle, la Commission est prête à se pencher sur une "éventuelle simplification" de la législation européenne sur l'intelligence artificielle.
Il ne serait "préjudiciable pour personne de réduire certaines obligations de déclaration" des entreprises d'IA, a affirmé la commissaire européenne Henna Virkkunen (Souveraineté technologique), qui veut éviter une "charge administrative supplémentaire".
L'UE a adopté en mars 2024 son règlement sur l'IA (AI Act, en anglais), dont l'essentiel entre en vigueur en 2026, avec une approche fondée sur le risque.
Les entreprises qui proposent des systèmes d'IA à haut risque dans des domaines comme les infrastructures critiques, l'éducation, les ressources humaines ou le maintien de l'ordre seront soumises à des obligations renforcées, afin d'évaluer et atténuer les menaces que posent leurs modèles.
Elles incluent, par exemple, un contrôle humain sur la machine, l'établissement d'une documentation technique ou un système de gestion du risque.
Des règles spécifiques s'appliqueront aux IA génératives (comme ChatGPT) pour s'assurer de la qualité des données utilisées dans la mise au point des algorithmes et du respect des droits d'auteur.
Bruxelles a longtemps vanté cet arsenal juridique, mais l'ambiance a changé depuis le retour du président américain Donald Trump et les attaques de son vice-président JD Vance sur la "règlementation excessive" de l'Union européenne.
L'UE évoque également la possibilité de "rationaliser" sa législation en matière de données, afin d'en "réduire la complexité".
Les géants de la "tech" critiquent souvent la réglementation européenne sur la protection des données personnelles (RGPD) et sur l'IA, accusée d'être un frein à leur développement.
Le commissaire européen à la justice, Michael McGrath, avait indiqué le mois dernier que le RGPD ferait l'objet d'une "simplification", pour éviter que des lourdeurs "pèsent sur les petites organisations en matière de conservation des données".
Une annonce est attendue sur ce point dans les semaines qui viennent.
Avec AFP
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