
La Turquie mène des discussions d'ordre technique avec Israël pour réduire les risques d'escalade en Syrie sans pour autant chercher à normaliser ses relations avec lui, a annoncé le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan mercredi.
La Turquie est un allié de poids de la coalition menée par des islamistes à la tête de la Syrie, qui a renversé le président Bachar el-Assad en décembre après près de 14 années de guerre civile.
La nouvelle influence d'Ankara en Syrie inquiète Israël qui y a mené une série de frappes et d'incursions pour éloigner les forces syriennes de sa frontière nord. La semaine dernière, l'ONU a accusé Israël de vouloir «déstabiliser» la Syrie après des frappes meurtrières.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait exigé fin février «la démilitarisation totale du sud de la Syrie» et affirmé qu'il ne tolérerait pas que les forces du nouveau pouvoir se déploient au sud de Damas.
La Turquie compte quant à elle plusieurs milliers de soldats déployés sur le territoire syrien.
« À présent, pendant que nous menons certaines opérations en Syrie, il faut un mécanisme de déconfliction (coordination pour assurer la cohérence des actions militaires et réduire les risques d'escalade, ndlr) à un certain moment avec Israël, qui fait voler ses avions dans cette région, tout comme nous le faisons avec les Américains et les Russes», a déclaré M. Fidan à la chaîne CNN Türk.
« Il est normal d'avoir des contacts au niveau technique pour définir cela», a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères a toutefois précisé que cela ne signifiait pas qu'Ankara normalisait ses relations avec Israël.
La Turquie a suspendu ses relations commerciales avec Israël en réaction à la guerre qu'il mène dans la bande de Gaza.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël d'"État terroriste" et dénoncé ce qu'il désigne comme une « politique génocidaire» menée par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou depuis l'attaque du 7 octobre menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.
Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier, a proposé lundi de servir de médiateur entre Israël et la Turquie, faisant valoir sa bonne relation avec M. Erdogan.
Avec AFP
Commentaires