
L'Arménie s'est dite prête mardi à accepter une demande clef de l'Azerbaïdjan en vue de la signature d'un accord de paix très attendu entre ces pays rivaux du Caucase, après une entente sur un texte annoncée en mars.
Ces ex-républiques soviétiques se sont combattues dans deux guerres : l'une à la chute de l'URSS, gagnée par l'Arménie, et l'autre en 2020, remportée par l'Azerbaïdjan, pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Karabakh.
Les forces azerbaïdjanaises l'ont finalement reprise dans sa totalité aux séparatistes arméniens lors d'une offensive éclair en septembre 2023.
En mars, l'Azerbaïdjan et l'Arménie avaient annoncé s'être entendus sur un «accord de paix» à l'issue de négociations destinées à régler des décennies de conflit.
Mais le texte n'a pas encore été signé, Bakou ayant dressé une liste de demandes qu'il exhorte l'Arménie à remplir avant toute signature.
L'Azerbaïdjan veut notamment faire dissoudre le groupe de Minsk de l'OSCE, co-présidé par la Russie, la France et les États-Unis, créé au début des années 1990 sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe afin de trouver une solution diplomatique entre les deux pays.
“Nous proposons de conclure un accord de paix et de dissoudre simultanément le groupe de Minsk de l'OSCE, donc, de signer les deux documents le même jour”, a déclaré mardi le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, lors d'un discours devant le Parlement à Erevan.
Il a également proposé de créer un "mécanisme" commun azerbaïdjano-arménien afin d'"enquêter sur les incidents à la frontière, y compris les violations du cessez-le-feu".
“Il n'y a pas de fondement pour la guerre (...). Il n'y aura pas de guerre, il y aura la paix”, a-t-il souligné.
L'Azerbaïdjan veut également que l'Arménie supprime de sa Constitution une référence à sa déclaration d'indépendance, qui mentionne les vues d'Erevan sur la région azerbaïdjanaise du Karabakh.
Un tel amendement nécessiterait un référendum en Arménie, ce qui pourrait encore repousser la finalisation de l'accord.
L'annonce d'un accord de paix à venir a été accueillie avec enthousiasme par Washington, Bruxelles et des dirigeants européens comme le président français Emmanuel Macron.
Mais des critiques soulignent qu'une réelle réconciliation reste incertaine, et demandera sans doute bien plus que des traités.
Avec AFP
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