
Le Kremlin a dit mercredi ne pas être “prêt à dire quand expirerait le fragile moratoire concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques, conclu avec Kiev sous la pression de Washington, peu avant sa date de fin attendue.
Le président russe Vladimir Poutine avait annoncé le 18 mars avoir ordonné à son armée, à l'issue d'un appel avec son homologue américain Donald Trump, de cesser les frappes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes pendant 30 jours.
Quelques jours plus tard, les États-Unis avaient annoncé être parvenus à un accord sur le sujet avec la Russie, d'un côté, et l'Ukraine, de l'autre.
Un certain flou persiste toutefois sur sa date réelle de début, celle de sa fin, ainsi que ses conditions. Et Kiev comme Moscou s'accusent presque quotidiennement de le violer.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé mercredi sur le moment précis auquel le moratoire expirera, a éludé la question.
“Nous vous tiendrons informés, mais je ne suis pas prêt à vous communiquer la décision prise”, a-t-il dit lors de son briefing quotidien, auquel participait l'AFP.
La Russie affirme que le moratoire est entré en vigueur le 18 mars pour 30 jours.
L'Ukraine considère de son côté qu'il a débuté le 25 mars, soit le jour de l'annonce de l'accord par la Maison-Blanche, a indiqué mercredi le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Guéorguiï Tykhy.
Mais pour Kiev aussi, sa date de fin n'est pas claire.
Interrogé par des journalistes lors d'un briefing, Guéorguiï Tykhy a expliqué ne pas pouvoir donner de “date spécifique” après laquelle l'accord sera caduc.
Il a assuré que l'Ukraine s'y plie pour l'heure, tout en reprochant à la Russie de l'avoir déjà violé “plus de 30 fois”.
Le ministère russe de la Défense a lui accusé mercredi l'Ukraine d'avoir mené des frappes contre ses infrastructures énergétiques en dépit de l'accord.
Donald Trump, qui veut mettre fin au conflit au plus vite, avait initialement proposé un cessez-le-feu inconditionnel et complet, dont le principe avait été accepté par Kiev, mais écarté par Vladimir Poutine.
Le porte-parole ukrainien Guéorguiï Tykhy a affirmé mercredi que le moratoire temporaire sur le secteur énergétique, tout comme un autre accord vers un cessez-le-feu en mer Noire, doit être “prolongé”.
Mais, selon lui, “nous avons besoin d'un cessez-le-feu complet”, qui comprendrait donc le champ de bataille et toutes les frappes.
Les attaques aériennes russes continuent par ailleurs en Ukraine. Une attaque de missiles a tué 35 personnes à Soumy (nord-est) dimanche, selon les autorités ukrainiennes, soit l'une des plus meurtrières du conflit.
AFP
Commentaires