
La Russie a repris ses frappes sur l’Ukraine après l’expiration de la fragile trêve pascale de 30 heures, ont annoncé lundi l’armée russe et des responsables ukrainiens, une trêve que les deux camps s’accusaient mutuellement d’avoir violée.
Parallèlement, le président américain Donald Trump a dit espérer un « accord » dans la semaine entre les deux pays, les tractations diplomatiques pour mettre fin au conflit se prolongeant depuis deux mois, sans résultats concrets.
Dans son rapport quotidien, le ministère russe de la Défense a indiqué lundi avoir mené des frappes d’aviation, de drones et d’artillerie sur des cibles militaires dans 74 endroits en Ukraine après « la fin de la période d’activité de la trêve ».
Plus tôt, les gouverneurs des régions ukrainiennes de Dnipropetrovsk (centre-est), de Mykolaïv (sud) et de Tcherkassy (centre) avaient annoncé que des attaques aériennes russes avaient eu lieu dans leurs régions, sans signaler de blessés.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait accepté la trêve annoncée par son homologue russe Vladimir Poutine, avait assuré dimanche soir que les forces russes avaient violé le cessez-le-feu « plus de 2.000 fois » dans la journée tout en soulignant qu’elles n’avaient procédé à aucun raid aérien sur cette période.
Il avait aussi proposé une prolongation de 30 jours de la trêve sur les frappes de drones et de missiles de longue portée contre les infrastructures civiles.
M. Zelensky avait auparavant signalé des « opérations russes » dans les secteurs de Pokrovsk et de Siversk, sur le front oriental, reprochant à l’armée russe de « continuer d’utiliser des armes lourdes ».
L’état-major ukrainien, dans son rapport publié lundi matin, a pour sa part affirmé que, à 08 h 00 (05 h 00 GMT), 96 « engagements de combats » avaient eu lieu lors des 24 dernières heures et que la Russie avait mené dimanche plus de 1.800 tirs sur des positions de l’armée ukrainienne et des localités en Ukraine.
Négociations dans l’impasse
Du côté de la Russie, le ministère de la Défense avait fait état de tentatives infructueuses des soldats ukrainiens « d’attaquer les positions russes » dans les secteurs de Soukha Balka et de Bagatyr dans la région ukrainienne de Donetsk (est).
Les autorités russes ont également évoqué des actions militaires ukrainiennes contre les régions russes frontalières de Briansk, Koursk et Belgorod, dans lesquelles « des civils ont été tués ou blessés ».
Concernant le cessez-le-feu, qui a expiré dimanche à 21 h 00 GMT, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé aux agences de presse russes que Vladimir Poutine n’avait « donné aucun ordre » pour le prolonger.
Dans un bref message diffusé sur son réseau Truth Social, Donald Trump a déclaré néanmoins dimanche espérer un accord « dans la semaine » entre la Russie et l’Ukraine : « Toutes deux pourront ensuite faire de bonnes affaires avec les États-Unis d’Amérique, qui sont en plein essor, et gagner une fortune ! », a-t-il écrit.
Vendredi, M. Trump avait tout au contraire menacé de se retirer des négociations, faute de progrès rapides dans les discussions séparées que ses lieutenants ont engagées depuis plusieurs semaines avec Kiev et avec Moscou.
Le porte-parole chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, pour sa part, a salué lundi « tous les efforts menant à un cessez-le-feu, une étape indispensable pour parvenir à la paix » en Ukraine.
Même si l’intensité des combats a diminué, les accusations croisées démontrent la difficulté d’imposer une cessation, même courte, des hostilités plus de trois ans après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Des tentatives d’instaurer un cessez-le-feu ont déjà eu lieu à deux reprises depuis le début du conflit en Ukraine, en avril 2022 et en janvier 2023, mais elles ont échoué face au refus de Moscou pour la première et de Kiev pour la seconde de faire taire les armes.
Plus récemment, en mars, Washington avait proposé un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, une offre acceptée par Kiev, mais rejetée par Moscou.
Par Barbara WOJAZER
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