Le Kremlin annonce une nouvelle visite en Russie de l’émissaire de Trump
L'envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'adresse aux journalistes aux côtés du conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Michael Waltz, à l'extérieur de l'aile ouest de la Maison Blanche, le 4 février 2025 à Washington, DC. ©Anna Moneymaker / AFP

L'émissaire américain Steve Witkoff prévoit un voyage cette semaine à Moscou, a annoncé mardi le Kremlin, en mettant en garde contre toute précipitation dans les discussions pour le règlement du conflit en Ukraine, qui se prolongent depuis plus de deux mois.

Cette annonce intervient à la veille d'une nouvelle rencontre entre Américains, Ukrainiens et Européens à Londres, visant à obtenir un cessez-le-feu, après plus de trois ans de combats dévastateurs depuis l'offensive russe de 2022.

Avant ce nouveau ballet diplomatique, Iouri Ouchakov, le conseiller de Vladimir Poutine pour les Affaires internationales, a indiqué à l'agence de presse TASS que Steve Witkoff, le négociateur du président américain Donald Trump, prévoyait une visite dans la capitale russe cette semaine.

Si elle se confirme, il s'agirait de la quatrième de M. Witkoff en Russie depuis la relance des relations russo-américaines initiée, mi-février, par Donald Trump.

Le président américain, qui veut mettre un terme au plus vite au conflit, avait dit dimanche espérer un accord «dans la semaine» entre Moscou et Kiev, sans dévoiler les contours de cet engagement hypothétique.

M. Trump semble s'impatienter et son secrétaire d’État, Marco Rubio, a mis la pression sur les deux belligérants la semaine dernière, assurant que Washington pourrait «passer à autre chose» et se retirer des négociations faute de résultat.

Le Kremlin temporise 

En attendant, Vladimir Poutine considère avoir de bonnes cartes entre les mains: malgré de lourdes pertes, son armée avance lentement dans l’Est et contrôle près de 20% du territoire ukrainien, les forces de Kiev ont été quasiment entièrement repoussées de la région russe de Koursk, et Donald Trump a impulsé un rapprochement inattendu avec lui.

Ses demandes restent donc maximalistes: le président russe appelle à la reddition de l’Ukraine, à son renoncement à rejoindre l’Otan et demande à ce que Moscou garde les cinq régions ukrainiennes que la Russie a annexées. Des conditions inacceptables pour Kiev et ses alliés.

Plus largement, Vladimir Poutine aimerait parvenir à un accord sur une refonte de l’architecture sécuritaire en Europe, lui qui dénonce l’expansion de l’Otan aux frontières russes depuis la dislocation de l’URSS en 1991.

En l’état, donc, le dirigeant russe ne veut pas se précipiter, comme l’a fait savoir son porte-parole Dmitri Peskov mardi: le règlement du conflit est «un sujet tellement complexe» qu’«il ne vaut probablement mieux pas fixer de délai serré».

Comprendre: Moscou ne veut pas «essayer de faire rentrer un règlement viable (du conflit) dans un court laps de temps».

Avec AFP

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