
Au deuxième jour de l'exposition de la dépouille du pape François, devant laquelle au moins 20.000 fidèles se sont déjà recueillis, la basilique Saint-Pierre de Rome a rouvert jeudi pour une nouvelle journée d'affluence, avant ses obsèques samedi.
La monumentale basilique, qui devait fermer à minuit, est finalement restée ouverte presque toute la nuit, jusqu'à 05H30 du matin (03H30 GMT), pour permettre d'accueillir le flot de fidèles, a indiqué le Vatican.
Elle a rouvert jeudi matin à 07H00 et une foule dense se pressait déjà aux abords du plus petit État du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles.
Mercredi soir, premier jour du transfert de la dépouille papale dans la basilique Saint-Pierre, plus de 19.400 personnes, selon le Vatican, avaient déjà défilé devant le maître-autel pour rendre un dernier hommage au souverain pontife, décédé lundi à l'âge de 88 ans.
Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque mais est posé sur un support à même le sol, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.
Mercredi, une longue file d'attente de fidèles, parfois en larmes, s'est étirée sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin.
Selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP, il fallait patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique.
Leobardo Guevara, un Mexicain de 24 ans venu à Rome pour l'année jubilaire, a patienté quatre heures et demie pour voir la dépouille du pape, devant laquelle il a ressenti « une sensation de paix ».
« Proche des gens »
Le pape François était « une personne très humble », quelqu'un de « très humain » qui a « beaucoup incité les jeunes à suivre la religion », a-t-il ajouté, arborant un drapeau mexicain sur son survêtement noir.
Un important dispositif de sécurité est déployé place Saint-Pierre, où la gendarmerie vaticane et les carabiniers italiens fouillent les sacs à dos et font passer les fidèles à travers des portiques de sécurité.
Federico Rueda, un Argentin de 46 ans, a voulu dire adieu à un compatriote « qui a marqué l'histoire, non seulement dans l'Église, mais dans le monde ».
« C'est un Argentin très connu, un pape qui était très proche des gens, de leurs besoins, un pape qui a fait beaucoup pour le catholicisme », a-t-il déclaré à l'AFP.
Au cours d'une cérémonie au Parlement en hommage au pape François, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui s'est ensuite recueillie devant sa dépouille à Saint-Pierre, a évoqué un homme « déterminé » avec qui « on pouvait parler de tout ».
Jeudi, les fidèles pourront rendre hommage au pape de 07H00 à minuit et de 07H00 à 19H00 vendredi.
Têtes couronnées
L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera enterré samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.
Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.
Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces « novemdiales », des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.
Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.
Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.
« Il est impossible de savoir » combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, « quelques centaines de milliers au minimum », a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'État et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Église catholique, sous haute sécurité.
Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.
Par Toni CERDÀ AFP
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