À Londres, un sommet pour renforcer la sécurité énergétique à l'heure des tensions mondiales
Le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, prononce des remarques d'ouverture lors du Sommet sur l'avenir de la sécurité énergétique, organisé par l'Agence internationale de l'énergie et le gouvernement britannique à Lancaster House à Londres, le 24 avril 2025. ©JUSTIN TALLIS / POOL / AFP

En pleines turbulences mondiales, un sommet sur l'avenir de la sécurité énergétique, organisé par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et coprésidé par le Royaume-Uni, débute jeudi à Londres, avec des discordances majeures sur le rôle à laisser aux renouvelables face à la soif d'énergie mondiale.

L'objectif de l'AIE lors de ce sommet est d'examiner les facteurs qui «influent sur la sécurité énergétique au niveau national et international», au moment où le monde est secoué par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, ainsi que par les droits de douane de Donald Trump.

Des doutes demeurent cependant sur la place qui sera réservée à la transition énergétique.

De nombreux ministres européens de l'Énergie sont attendus parmi les 120 hauts responsables gouvernementaux, dirigeants d'entreprises et experts annoncés.

Les États-Unis ne seront eux représentés que par des secrétaires d'État adjoints par intérim, tandis que d'autres mastodontes comme la Chine, l'Arabie saoudite ou la Russie sont tout simplement absents.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit s'exprimer sur les efforts de l'Europe pour promouvoir une énergie fiable, abordable et durable.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a salué mercredi la tenue de ce sommet, jugeant «positif de voir l'AIE se recentrer sur la sécurité énergétique», son «objectif fondamental».

Le cartel, qui avait qualifié la sortie des énergies fossiles de «fantasme», reproche à l'AIE, fondée en 1974 en réponse au premier choc pétrolier, de promouvoir des scénarios de neutralité carbone «irréalistes, sans tenir compte de la sécurité énergétique, de l'accessibilité financière ou de la faisabilité» de ces objectifs.

Pour l'OPEP, la sécurité énergétique doit être acquise en additionnant et non en substituant les sources d'énergies renouvelables à celles fossiles.

Les pays européens estiment à l'inverse que le renouvelable et le nucléaire sont le meilleur moyen d'éviter la dépendance aux énergies fossiles importées et la volatilité des prix, qu'ils subissent depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

Côté américain, Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises vouloir faire baisser les prix de l'énergie en «forant à tout-va» dans les champs pétro-gaziers, tout en limitant le développement de projets éoliens.

La raison d'être de l'AIE reste «de promouvoir la transition énergétique comme un outil de souveraineté», estime le cabinet du ministère français de l'Énergie.

Il n'y a selon lui «pas d'agenda américain affiché pour cette réunion, et pas d'inquiétude européenne sur une déviation de l'agenda».

Mais pour une grande entreprise européenne de l'énergie, qui a requis l'anonymat, l'AIE et son patron Fatih Birol, chantre de la transition énergétique, ont modéré leur discours depuis quelques mois.

L'idée est de ne pas «antagoniser l'administration Trump et de calmer un peu le jeu avec l'OPEP», affirme cette source. L'AIE ménage ainsi «un peu tout le monde pour pouvoir continuer d'être une référence».

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire