
L'ONU a appelé au calme vendredi dans plusieurs comtés du Soudan du Sud où des affrontements entre les forces loyales au président Salva Kiir et la branche armée du parti du vice-président Riek Machar ont entraîné des « pertes humaines » et contraint des civils à se déplacer.
Dans un communiqué, la Mission des Nations unies dans le pays (Minuss) s'est dite « profondément préoccupée » par les informations faisant état d'affrontements entre les Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF) et l'Armée populaire de libération du Soudan dans l'opposition (SPLA-IO) dans les comtés voisins de Morobo et de Yei, dans l'État d'Equatoria-Central (sud).
Déplorant des « déplacements de civils et des pertes humaines », elle a réitéré son appel au dialogue et à « une cessation immédiate des hostilités et au retour au calme, compte tenu de la situation politique et sécuritaire déjà fragile dans le pays. »
Le plus jeune pays du monde connaît des affrontements dans plusieurs régions.
L'arrestation fin mars par l'armée de M. Machar, rival historique du président, a marqué une escalade qui fait craindre une nouvelle guerre civile, près de sept ans après la fin d'un conflit sanglant entre les partisans des deux hommes qui avait fait quelque 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Les forces pro-Machar avaient dénoncé mardi des attaques des forces gouvernementales à proximité du cantonnement militaire de Panyume - notamment sur des biens civils et bâtiments publics - dans le comté de Morobo et appelé les civils à quitter la zone « pour éviter d'être pris entre deux feux. »
Elles avaient aussi accusé l'armée sud-soudanaise de vouloir transformer des comtés en zones d'opérations et ordonné à ses troupes de se préparer au combat.
Selon un responsable local, plusieurs milliers de personnes contraintes de fuir ces affrontements sont arrivées chaque jour dans la ville de Morobo, près des frontières ougandaise et congolaise. Certaines se sont dites bloquées, sans nourriture ni abri.
« Depuis notre déplacement mardi, ma famille et moi n'avons reçu aucune aide alimentaire, et mes enfants pleurent sans cesse parce qu'ils ont faim », a déclaré à l'AFP Charles Likambo, 30 ans, père de cinq enfants.
L'État d'Équatoria-Central, qui comprend la capitale Juba, a été divisé en zones contrôlées par les forces gouvernementales et celles de l'opposition en vertu de l'accord de paix de 2018 qui a mis fin à une guerre civile sanglante.
AFP
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