
Les opérations humanitaires dans la bande de Gaza sont «au bord de l’effondrement total», a mis en garde le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ce vendredi, après deux mois de blocus total de toute entrée d’aide imposé par Israël.
«Si l’acheminement des secours ne reprend pas immédiatement, le CICR ne disposera pas des vivres, médicaments et produits de première nécessité dont il a besoin pour poursuivre bon nombre des programmes qu’il mène à Gaza», souligne l’organisation humanitaire basée à Genève dans un communiqué.
«Les autorités doivent permettre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Les otages doivent être libérés. Les civils doivent être protégés. Il faut agir de toute urgence, faute de quoi Gaza s’enfoncera encore plus profondément dans un chaos dont aucun effort humanitaire ne pourra la sortir», met-elle en garde.
Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire n’est autorisée à entrer dans le territoire, où vivent 2,4 millions de personnes, dans le but — selon les autorités israéliennes — de faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023.
« Une lutte acharnée pour survivre »
«Pour les civils à Gaza, chaque jour est une lutte acharnée pour survivre aux dangers des combats et supporter les conséquences des déplacements incessants — tout cela sans pouvoir compter sur une aide humanitaire d’urgence», déclare Pascal Hundt, directeur adjoint des opérations du CICR.
«Nous ne pouvons pas permettre que cette situation déjà critique s’aggrave davantage», insiste-t-il.
Jeudi, Mike Ryan, directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait qualifié la situation dans la bande de Gaza d’« abomination ».
Si le blocus se prolonge, des programmes comme les cuisines collectives du CICR, qui fournissent à de nombreuses personnes leur unique repas quotidien, ne pourront pas être maintenus plus de quelques semaines, précise encore le communiqué.
Depuis le début du blocus, l’ONU, le Programme alimentaire mondial et de nombreuses ONG ne cessent de dénoncer la catastrophe humanitaire en cours, évoquant un risque réel de famine généralisée. Le PAM a d’ailleurs annoncé il y a quelques jours avoir épuisé tous ses stocks.
Une obligation légale pour Israël
Le CICR rappelle qu’en vertu du droit international humanitaire, Israël a l’obligation — dans toute la mesure de ses moyens — de veiller à ce que les besoins essentiels de la population civile placée sous son contrôle soient satisfaits.
La situation à l’hôpital de campagne du CICR est également critique, certains médicaments et produits de santé étant déjà épuisés.
«Les hôpitaux et autres structures de santé réorganisent leurs réserves et établissent des priorités pour pouvoir continuer à fonctionner. Sans réapprovisionnement rapide, ils risquent de ne plus être en mesure de prodiguer des soins vitaux aux patients», alerte l’organisation, qui dénonce également les attaques répétées empêchant les personnels de santé de faire leur travail.
Avec AFP
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