
Les cardinaux électeurs se réuniront mercredi à huis clos dans la chapelle Sixtine pour élire dans le plus grand secret un successeur au pape François, mort le 21 avril à 88 ans.
Voici le déroulement de ce vote, régi par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, édictée par Jean-Paul II en 1996.
Préparatifs
-Les cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans (actuellement au nombre de 135, mais deux d’entre eux sont absents pour des raisons de santé), sont logés pendant tout le conclave dans la résidence Sainte-Marthe au Vatican.
-Lundi 5 mai à 17h30 (15H30 GMT), tous ceux devant assister au déroulement du conclave - qu’ils soient ecclésiastiques ou laïcs - prêtent serment dans la chapelle Pauline du palais apostolique de garder le secret.
-Le matin du premier jour (7 mai), les cardinaux participent 10H00 à une messe solennelle dans la basilique Saint-Pierre. Ils sont priés d’arriver à 09H15 à la chapelle Saint-Sébastien, où se trouve la tombe de Jean Paul II, pour revêtir leur tenue liturgique. Cette chapelle se trouve dans la basilique, près de la célèbre Pietà de Michel-Ange.
-L’après-midi, à 16H15, ils se réunissent dans la chapelle Pauline. Les cardinaux de l’Église latine portent selon le Vatican une «robe rouge avec ceinture, rochet (une aube courte, ndlr) mosette (une pèlerine courte), croix pectorale avec cordon rouge et or, anneau, calotte et barrette», tandis que ceux des Églises orientales sont vêtus avec leurs propres costumes ecclésiastiques.
-Au chant de la litanie des saints, ils entrent ensuite en procession dans la chapelle Sixtine, dont l’isolement est scrupuleusement contrôlé.
-Après le dernier chant liturgique, Veni Creator, les cardinaux prêtent serment.
-Selon un rituel immuable hérité du Moyen Âge, le maître des célébrations prononce la formule «extra omnes» (tous dehors). Les personnes étrangères aux votes quittent les lieux.
L’élection
-Par tirage au sort, trois cardinaux sont désignés «scrutateurs», trois «infirmarii» pour recueillir les votes des cardinaux malades et trois «réviseurs» qui vérifient le décompte des bulletins par les scrutateurs.
-Assis côte à côte sous la fresque monumentale du Jugement dernier peinte par Michel-Ange, les cardinaux reçoivent des bulletins de papier rectangulaires portant en haut l’inscription «Eligo in Summum Pontificem» («J’élis comme souverain pontife») avec un espace vide en dessous.
-Les électeurs écrivent à la main le nom de leur candidat, «d’une écriture non reconnaissable», et plient le bulletin de vote deux fois. En théorie, il est interdit de voter pour soi-même.
-Chaque cardinal se rend à tour de rôle à l’autel, portant son vote en l’air de manière à ce qu’il soit bien visible, et prononce à haute voix le serment suivant en latin : «Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu.»
-Il dépose son bulletin sur un plateau et le fait glisser dans l’urne, devant les scrutateurs, s’incline vers l’autel et retourne à sa place.
-Les cardinaux dont l’état de santé ou l’âge avancé ne leur permet pas de se rendre à l’autel remettent leur vote à un scrutateur, qui le dépose dans l’urne à leur place.
-Une fois tous les bulletins recueillis, un scrutateur agite l’urne pour mélanger les bulletins, les transfère dans un deuxième récipient puis un autre en fait le compte.
-Deux scrutateurs notent les noms, tandis qu’un troisième les lit à haute voix, en perçant les bulletins avec une aiguille à travers le mot «Eligo» et les relie les uns aux autres. Les réviseurs vérifient ensuite que les scrutateurs n’ont commis aucune erreur.
-Si aucun cardinal n’a obtenu les deux tiers des voix, les électeurs passent directement à un second tour.
-À l’exception du premier jour, les cardinaux procèdent à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l’après-midi jusqu’à ce qu’un pape soit proclamé. Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu «pendant un jour au maximum, afin de laisser place à la prière» et «à un libre échange entre les votants».
-Puis d’autres séries de scrutins sont organisées jusqu’à l’élection définitive.
-Les bulletins des deux scrutins et les notes prises par les cardinaux sont ensuite détruits, brûlés dans un poêle.
-La cheminée, visible par les fidèles depuis la place Saint-Pierre, émet une fumée noire si aucun pape n’a été élu et une fumée blanche en cas d’élection, par ajout de produits chimiques.
-Les cloches de la basilique Saint-Pierre sonnent pour annoncer aussi la nouvelle.
«Habemus papam»
-Une fois élu, il reste au nouveau pape à répondre à deux questions du cardinal doyen : Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife?
De quel nom voulez-vous être appelé? Répondant «oui» à la première, l’élu devient immédiatement pape et évêque de Rome.
-Un par un, les cardinaux rendent hommage et marquent leur obédience au nouveau pape.
Viennent ensuite l’annonce aux fidèles — «Habemus papam» — par le cardinal protodiacre, puis l’apparition du nouveau pape et sa bénédiction apostolique Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre.
Par AFP
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