L'aéroport et une base militaire de Port-Soudan bombardés par des drones
De la fumée s'élève de l'aéroport de Port Soudan à la suite d'attaques signalées tôt le 5 mai 2025. ©AFP

Des drones ont bombardé l'aéroport et une base militaire de Port-Soudan mardi matin, ont indiqué des sources aéroportuaire et sécuritaire, le troisième jour de frappes dans cette ville de l'est du Soudan abritant le siège provisoire du gouvernement en guerre contre des paramilitaires.

Un correspondant de l'AFP a entendu de fortes explosions à l'aube dans la ville longtemps considérée comme sûre dans le conflit qui fait rage depuis avril 2023 dans ce pays d'Afrique de l'Est.

Un drone « visait la partie civile de l'aéroport », a indiqué un représentant de cette infrastructure sous couvert d'anonymat.

Dimanche, la partie militaire de l'aéroport avait été visée par une attaque de drone qui avait déjà conduit à la suspension de vols, l'armée accusant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Une source au sein de l'armée a indiqué à l'AFP qu'un autre drone avait visé mardi la principale base militaire dans le centre-ville. Un troisième drone a frappé « un dépôt de carburant près du port » dans le centre de cette ville densément peuplée.

Un correspondant de l'AFP a entendu une forte explosion à l'aube et vu un nuage de fumée s'élever depuis la direction du port, où des témoins ont fait état d'une explosion dans un entrepôt.

Lundi matin, le principal dépôt pétrolier du pays avait pris feu à Port-Soudan, selon le ministère de l'Énergie, après une attaque de drone des paramilitaires.

Le Soudan est en proie depuis avril 2023 à une lutte pour le pouvoir entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Les FSR, qui ont perdu plusieurs positions ces derniers mois recourent de plus en plus aux drones pour frapper en profondeur dans les zones contrôlées par les troupes du général al-Burhane.

L'armée, chassée de Khartoum par les FSR au début de la guerre, s'était repliée vers l'est et avait transféré le siège du gouvernement à Port-Soudan, qui abrite également des agences de l'ONU et des centaines de milliers de déplacés. Fin mars, Khartoum a été repris aux paramilitaires.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions d'habitants et plongé certaines régions dans la famine, provoquant « la pire catastrophe humanitaire » au monde, selon l'ONU.

Avec AFP

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