
Le gouvernement d’unité nationale de Libye, reconnu par l’ONU, a indiqué lundi que les efforts en vue d’un cessez-le-feu se poursuivaient, après plusieurs jours d’affrontements violents à Tripoli où l’activité est pratiquement redevenue normale.
Le ministère de la Défense a assuré que «les efforts continuent» et qu’il «supervise directement avec les forces régulières» la situation «afin de garantir la stabilité», après des affrontements de lundi à mercredi dernier jusqu’au cœur de Tripoli, avec des tirs d’obus et de roquettes, ayant fait «au moins 8 morts», selon l’ONU.
La Mission d’appui de l’ONU en Libye, Manul, a salué dimanche la mise en place par le Conseil présidentiel (organe représentatif) d’un «comité de trêve» devant «faciliter un cessez-le-feu permanent, en mettant l’accent sur la protection des civils» et «convenir d’un dispositif de sécurité» à Tripoli.
Minée par les divisions depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs parallèles : celui d’Abdelhamid Dbeibah à Tripoli (ouest) et un autre dans l’est affilié au maréchal Khalifa Haftar.
Lundi, la capitale connaissait un retour graduel à la normale avec la réouverture des établissements scolaires, y compris dans les quartiers théâtre des combats comme le centre-ville, Abou Salim et Souq al-Joumaa, ainsi que des commerces, cafés et restaurants. Mais les agences bancaires sont restées fermées.
Les violences avaient démarré après l’assassinat d’Abdelghani al-Kikli, chef du Dispositif de soutien et de stabilité (SSA), un groupe armé devenu ultra-puissant, basé à Abou Selim (sud de Tripoli), dont M. Dbeibah a énuméré les méfaits dans un discours samedi soir : «exécution de sang froid» de dix personnes, mainmise sur «six banques» et disparition des récalcitrants.
Une fosse commune contenant dix corps a été découverte dans ce quartier, selon un communiqué lundi de la Brigade 444, rattachée à M. Dbeibah, qui y voit «une preuve supplémentaire des crimes commis par ce gang».
Une deuxième vague d’affrontements avait opposé mardi et mercredi les forces loyales au Premier ministre à la Force Radaa, un autre groupe influent dominant l’est et l’aéroport de Tripoli, dont le démantèlement venait d’être annoncé.
Malgré une trêve, le pouvoir de M. Dbeibah a paru vaciller vendredi soir quand des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de Tripoli pour réclamer son départ et qu’un policier a été tué lors d’une tentative d’assaut du siège du gouvernement.
Mais il a reçu samedi le soutien d’influents notables de Tripoli et de Misrata, sa ville natale. Peu après, dans son discours solennel, il a offert une main tendue à Radaa lui proposant de «rejoindre les institutions de l’État».
Avec AFP
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