
La Russie a annoncé dimanche que 303 soldats russes faits prisonniers avaient été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens, marquant la troisième et dernière phase d'un échange record de prisonniers entre Kiev et Moscou.
«Conformément aux accords russo-ukrainiens conclus à Istanbul le 16 mai, les parties russe et ukrainienne ont mené entre les 23 et 25 mai un échange suivant le format 1.000 personnes contre 1.000 personnes», a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
L'Ukraine a subi une nouvelle attaque aérienne massive tôt dimanche matin, qui a fait au moins 12 morts, tandis qu'à Moscou des drones ukrainiens ont contraint des aéroports à des fermetures temporaires, quelques heures avant le dernier échange.
Il s'agit de la deuxième nuit d'attaques importantes contre l'Ukraine, après quelque 250 drones et 14 missiles balistiques détectés dans la nuit de vendredi à samedi par les forces aériennes ukrainiennes, ciblant en majorité la capitale.
Cette fois, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé que l'Ukraine avait subi dans la nuit de samedi à dimanche une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones.
Elle a dit avoir abattu 45 de ces missiles, ainsi que 266 drones. «Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits», a-t-elle précisé.
Les services d'urgence ukrainiens ont décrit dimanche une «nuit de terreur dans la région de Kiev», dans un message sur Telegram. «L'attaque nocturne massive a fait quatre morts et 16 blessés, dont trois enfants» dans la région.
Ils ont également fait état d'un homme retrouvé mort dans la région méridionale de Mykolaïv, après une frappe de drone.
Deux enfants tués
Quatre personnes ont aussi été tuées et cinq blessées dans la région de Khmelnytskyi, ville de l'ouest de l'Ukraine, dans des frappes russes, ont annoncé les secours, selon un premier bilan.
Selon la même source, deux enfants âgés de 8 et 12 ans, ainsi qu'un adolescent de 17 ans, ont perdu la vie dans un bombardement russe dans la région de Jytomir (nord-ouest).
À Kiev, des journalistes de l'AFP ont entendu des explosions pendant la nuit. L'essentiel du pays a été placé sous alerte aérienne.
Des attaques ont aussi été signalées dans les régions de Kherson (sud) et Ternopil (ouest) par les autorités locales.
Le chef du cabinet du président Volodymyr Zelensky, Andriï Iermak, a fustigé de nouvelles «tueries» et appelé à renforcer la pression internationale sur Moscou.
«La pression actuelle n'est pas suffisante, la Russie ralentit tous les processus pour mettre fin à la guerre afin de continuer à tuer», a dénoncé M. Iermak, sur Telegram, alors que la première puissance mondiale, les États-Unis, multiplient les appels à un cessez-le-feu mais que la stratégie de l'administration Trump pour aider à y arriver reste incertaine.
À Moscou, le maire Sergueï Sobianine a fait état de plus d'une dizaine de drones ukrainiens au-dessus de la capitale russe, mais n'a pas signalé de victimes.
Quatre aéroports moscovites, dont le principal, Cheremetievo, ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l'agence nationale de l'aviation Rossaviatsia.
L'armée russe a annoncé avoir neutralisé 110 drones ukrainiens au-dessus du pays pendant la nuit.
Conditions pour un accord
Samedi, 307 prisonniers de guerre russes ont été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens, ont annoncé Kiev et Moscou.
Le premier volet de ce vaste échange, au format 1.000 pour 1.000, avait porté vendredi sur 270 militaires et 120 civils de chaque camp.
L'échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l'un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.
Après plus de trois ans de combats, les deux pays détiennent des milliers de prisonniers de guerre.
L'échange de vendredi avait été annoncé par Donald Trump, qui a affirmé vouloir amener les deux belligérants à négocier pour arrêter le «bain de sang».
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant «les conditions d'un accord durable, global et à long terme sur le règlement» du conflit, qui sera transmis à l'Ukraine une fois l'échange de prisonniers finalisé.
Kiev doit faire de même pour ses propres conditions.
«L'Ukraine est prête à toute forme de diplomatie qui produit des résultats, nous sommes prêts à toutes les étapes qui garantiront une sécurité réelle. C'est la Russie qui n'est prête à rien», a déploré samedi Volodymyr Zelensky, appelant à des sanctions supplémentaires contre le pays.
Parallèlement, les combats continuent sur le front, où l'armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit dans certains secteurs une lente avancée.
AFP
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