Des bombardements russes ont fait une trentaine de morts, des civils ukrainiens, vendredi 30 septembre dans les environs de Zapporijjia. Tous attendaient d'intégrer un convoi pour retourner dans le sud du pays, contrôlé par Moscou.
Des centaines de personnes attendaient vendredi matin d'intégrer un convoi leur permettant de retourner dans le sud de l'Ukraine sous contrôle russe. Au moins 30 sont mortes lorsque des frappes ont anéanti les lieux côté ukrainien, laissant un paysage de désolation absolue.
Viktor, 56 ans, n'a dû son salut qu'à une envie de café, et à un réflexe de survie. "La serveuse venait de me le tendre. Et là +bang+. Elle a eu peur et elle est sortie du café. Quelques minutes plus tard, il y a eu une autre explosion. Maintenant, elle est au sol", morte, raconte-t-il. "J'ai réussi à me cacher dans un hangar. Mais pas elle."
Derrière Viktor, la dépouille d'une femme, dont le haut du corps est masqué par une couverture, est restée à terre, en chien de fusil, à côté d'une valise marron. Une flaque de sang s'est figée près de son visage.
Quelques mètres plus loin, une jeune femme vêtue d'une veste rose est allongée sur le sol, une jambe pliée dans un angle impossible. Des mouches volètent autour de son visage aux yeux clos, comme elles bourdonnent autour d'un autre corps de femme, tombée face contre terre, juste à côté.
Toutes deux ont péri entre deux rangées de véhicules, le début d'un convoi promis à un retour dans le sud de l'Ukraine sous contrôle russe. Conducteurs et passagers attendaient dans le centre de transit de Zaporijjia un feu vert qui parfois met des jours, voire des semaines à arriver, selon Viktor.
Pour lui comme pour Katia, une autre miraculée, qui demande à être citée sous un faux nom, au moins 300 voitures patientaient vers 08H00 vendredi matin quand la mort est tombée du ciel.
Trois missiles S-300, selon les forces de sécurité ukrainiennes, ont frappé le centre de transit et une petite forêt juste à côté. Comme souvent, la partie russe a rejeté la faute sur l'armée ukrainienne.
Le missile le plus proche a atterri à une dizaine de mètres de la tête de cortège, garée sur un parking. Un cratère de plusieurs mètres de profondeur fait comprendre la puissance de la frappe.
Sur la quinzaine de voitures et camionnettes touchées que l'AFP a pu voir, toutes ont les vitres soufflées. Des passagers, couverts d'un drap blanc, sont encore à l'intérieur.
Quand un soldat ouvre la porte d'une petite berline pour dégager une dépouille, il jette d'abord au sol celle d'un petit chien. Puis il tire par sa veste noire celle d'un homme, que la rigidité cadavérique a figé en position assise.
Dans une ambulance stationnée à proximité, une demi-douzaine de corps placés dans des sacs mortuaires noirs attendent d'être évacués. D'autres gisent à terre.
D'après la police ukrainienne vendredi soir, au moins 30 personnes ont été tuées et 88 blessées "à la suite d'un nouveau crime de guerre russe à Zaporijjia", grande ville du Sud ukrainien encore sous le contrôle de Kiev, par où nombre de déplacés internes transitent.
La frappe est intervenue quelques heures avant que Vladimir Poutine ne signe en grande pompe, au Kremlin, l'annexion de quatre régions du Sud ukrainien et du Donbass (est) par la Russie.
"Une nouvelle farce s'est produite à Moscou aujourd'hui. Ils célébraient quelque chose. (...) Ils parlaient de Zaporijjia, quand ils y ont eux-mêmes perpétré ce genre de chose", s'est indigné le président Zelensky dans la soirée.
"L'armée russe savait où ces missiles frapperaient", a-t-il encore accusé. "Des inhumains ont fait cela. Du premier au dernier. De celui qui a donné l'ordre à celui qui l'a exécuté."
L'ironie sinistre veut que les victimes du jour cherchaient à rejoindre ces territoires occupés.
Kherson, comme tout le sud de l'Ukraine et le Donbass, "c'est l'Ukraine", affirme pourtant Katia, pour qui "ce référendum ne signifie rien". "Je suis Ukrainienne, pas Russe", lance-t-elle.
Mère de deux enfants, elle explique que ceux-ci sont gardés par des proches à Dnipro, grande ville du centre sous contrôle ukrainien. Si elle retourne dans le Sud, ce n'est que "parce que je n'ai pas de travail, ni de logement, ailleurs".
Avec AFP
Des centaines de personnes attendaient vendredi matin d'intégrer un convoi leur permettant de retourner dans le sud de l'Ukraine sous contrôle russe. Au moins 30 sont mortes lorsque des frappes ont anéanti les lieux côté ukrainien, laissant un paysage de désolation absolue.
Viktor, 56 ans, n'a dû son salut qu'à une envie de café, et à un réflexe de survie. "La serveuse venait de me le tendre. Et là +bang+. Elle a eu peur et elle est sortie du café. Quelques minutes plus tard, il y a eu une autre explosion. Maintenant, elle est au sol", morte, raconte-t-il. "J'ai réussi à me cacher dans un hangar. Mais pas elle."
Des morts encore à même le sol
Derrière Viktor, la dépouille d'une femme, dont le haut du corps est masqué par une couverture, est restée à terre, en chien de fusil, à côté d'une valise marron. Une flaque de sang s'est figée près de son visage.
Quelques mètres plus loin, une jeune femme vêtue d'une veste rose est allongée sur le sol, une jambe pliée dans un angle impossible. Des mouches volètent autour de son visage aux yeux clos, comme elles bourdonnent autour d'un autre corps de femme, tombée face contre terre, juste à côté.
Toutes deux ont péri entre deux rangées de véhicules, le début d'un convoi promis à un retour dans le sud de l'Ukraine sous contrôle russe. Conducteurs et passagers attendaient dans le centre de transit de Zaporijjia un feu vert qui parfois met des jours, voire des semaines à arriver, selon Viktor.
Pour lui comme pour Katia, une autre miraculée, qui demande à être citée sous un faux nom, au moins 300 voitures patientaient vers 08H00 vendredi matin quand la mort est tombée du ciel.
Trois missiles S-300, selon les forces de sécurité ukrainiennes, ont frappé le centre de transit et une petite forêt juste à côté. Comme souvent, la partie russe a rejeté la faute sur l'armée ukrainienne.
Cratère de plusieurs mètres
Le missile le plus proche a atterri à une dizaine de mètres de la tête de cortège, garée sur un parking. Un cratère de plusieurs mètres de profondeur fait comprendre la puissance de la frappe.
Sur la quinzaine de voitures et camionnettes touchées que l'AFP a pu voir, toutes ont les vitres soufflées. Des passagers, couverts d'un drap blanc, sont encore à l'intérieur.
Quand un soldat ouvre la porte d'une petite berline pour dégager une dépouille, il jette d'abord au sol celle d'un petit chien. Puis il tire par sa veste noire celle d'un homme, que la rigidité cadavérique a figé en position assise.
Dans une ambulance stationnée à proximité, une demi-douzaine de corps placés dans des sacs mortuaires noirs attendent d'être évacués. D'autres gisent à terre.
D'après la police ukrainienne vendredi soir, au moins 30 personnes ont été tuées et 88 blessées "à la suite d'un nouveau crime de guerre russe à Zaporijjia", grande ville du Sud ukrainien encore sous le contrôle de Kiev, par où nombre de déplacés internes transitent.
"Inhumains"
La frappe est intervenue quelques heures avant que Vladimir Poutine ne signe en grande pompe, au Kremlin, l'annexion de quatre régions du Sud ukrainien et du Donbass (est) par la Russie.
"Une nouvelle farce s'est produite à Moscou aujourd'hui. Ils célébraient quelque chose. (...) Ils parlaient de Zaporijjia, quand ils y ont eux-mêmes perpétré ce genre de chose", s'est indigné le président Zelensky dans la soirée.
"L'armée russe savait où ces missiles frapperaient", a-t-il encore accusé. "Des inhumains ont fait cela. Du premier au dernier. De celui qui a donné l'ordre à celui qui l'a exécuté."
L'ironie sinistre veut que les victimes du jour cherchaient à rejoindre ces territoires occupés.
Kherson, comme tout le sud de l'Ukraine et le Donbass, "c'est l'Ukraine", affirme pourtant Katia, pour qui "ce référendum ne signifie rien". "Je suis Ukrainienne, pas Russe", lance-t-elle.
Mère de deux enfants, elle explique que ceux-ci sont gardés par des proches à Dnipro, grande ville du centre sous contrôle ukrainien. Si elle retourne dans le Sud, ce n'est que "parce que je n'ai pas de travail, ni de logement, ailleurs".
Avec AFP
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