
Immortel, légendaire, increvable: Novak Djokovic a signé à Genève son 100e titre ATP. Une ligne de plus sur un palmarès déjà mythique, et un pas de géant dans un club ultra-fermé où seuls Federer et Connors l’avaient devancé. À quelques heures de ses débuts à Roland-Garros, le Serbe reste debout. Et toujours champion.
Il n’a pas levé les bras au ciel. Juste les poings, serrés, comme s’il refusait encore d’y croire. À 38 ans, Novak Djokovic a remporté samedi à Genève le 100e titre de sa carrière en battant Hubert Hurkacz au bout d’un match aussi long que crispant (5-7, 7-6, 7-6).
Le club des 100: un cercle très fermé
Il rejoint ainsi deux monstres sacrés de l’histoire du tennis: Jimmy Connors (109 titres) et Roger Federer (103). Trois noms, trois centenaires, trois légendes.
Mais Djokovic, lui, n’a pas décroché ce cap symbolique à l’âge d’or. Il l’a fait en pleine tempête, après un début de saison sur terre battue catastrophique, marqué par deux défaites au premier tour. Il l’a fait dans la souffrance, contre un adversaire accrocheur et un corps parfois traînant. Il l’a fait en guerrier, fidèle à sa réputation.
Victoire en famille, confiance retrouvée
Ce 100e sacre, le Serbe est allé le chercher avec les tripes, les nerfs… et les siens. En tribunes, sa femme, ses enfants, son coach et son clan, ils étaient tous là pour vibrer avec lui. La scène était presque intime malgré la foule: des regards, des sourires, un soupçon d’émotion. Parce que derrière le joueur inflexible, il y a l’homme, le père, celui qui dédie autant de temps à sa raquette qu’aux siens.
«Merci d’être là dans les bons et les mauvais moments», a-t-il lancé à sa famille après le match. Puis, au public genevois: «Vous m’avez ouvert les bras.» La terre battue du parc des Eaux-Vives, loin de l’arène bouillante de Roland-Garros, est devenue le théâtre d’une renaissance. Et peut-être d’un tournant.
Encore debout, et toujours là
On l’avait vu frustré cette saison, fébrile même. Samedi, il a été imprécis, tendu, souvent dominé dans l’échange. Mais comme toujours, Djokovic s’est accroché. Et dans les moments clés, il a haussé le ton. Deux tie-breaks impitoyables, une défense acharnée, une rage de vaincre intacte malgré le poids des années.
Pas au sommet de son art, certes, mais toujours debout. Et toujours dangereux. Deux jours après avoir soufflé sa 38e bougie, «Nole» s’avance vers Roland-Garros avec un trophée dans la valise. Un trophée qui n’efface pas les doutes, mais qui rappelle à tous qu’il faudra encore compter sur lui.
Parce qu’un centenaire qui court toujours, c’est rare. Surtout quand il s’appelle Novak Djokovic.
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