Washington envisage d'annuler ses contrats fédéraux avec Harvard
Des personnes se rassemblent autour de la statue de John Harvard sur le campus de l’université Harvard à Cambridge, dans le Massachusetts, le 15 avril 2025. ©Joseph Prezioso / AFP

La Maison Blanche, décidée à faire plier Harvard, entend mettre fin à tous les contrats passés avec la prestigieuse université, dont le montant atteint, selon la presse, 100 millions de dollars.

L'exécutif a envoyé «une lettre aux agences fédérales leur demandant d'identifier les contrats passés avec Harvard, et de dire s'ils peuvent être annulés ou redirigés ailleurs», a indiqué mardi un haut responsable américain, confirmant des informations données par les médias américains.

Le président Donald Trump a lancé une violente offensive contre Harvard, qui refuse de lui donner un droit de regard sur les admissions d'étudiants et les recrutements de professeurs.

Lundi, il avait affirmé qu'il «gagnerait» ce duel avec l'université sans doute la plus célèbre du monde, à laquelle il veut notamment interdire de recevoir des étudiants étrangers.

Jeudi, la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, avait annoncé le retrait de la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor) de Harvard, mais un juge fédéral a rapidement suspendu la mesure.

Le milliardaire républicain, décidé à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice au monde de l'enseignement, de la recherche et de la culture, multiplie par ailleurs les messages colériques contre Harvard sur sa plateforme Truth Social.

L'exécutif américain accuse l'institution, située à Cambridge dans l'État du Massachusetts (nord-est), de laisser prospérer l'antisémitisme sur son campus et de propager des idéologies progressistes, dites «woke».

Ce terme est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour désigner des politiques de promotion de la diversité ainsi que des courants de recherche universitaire sur le genre ou les discriminations raciales.

 

«Rester fermes»

Le gouvernement Trump reproche aussi à Harvard d'avoir des liens avec le Parti communiste chinois.

«Je ne sais pas exactement quelles sont les motivations (du gouvernement), mais je sais que certaines personnes sont engagées dans une bataille culturelle», a dit le président d'Harvard, Alan Garber, dans un entretien diffusé mardi par la radio publique NPR, appelant toutes les universités américaines à «rester fermes» face à l'offensive gouvernementale.

Le gouvernement fédéral a déjà supprimé plus de deux milliards de dollars de subventions pour l'université, ce qui a mis un coup d'arrêt à certains programmes de recherche.

Harvard est classée parmi les meilleures universités au monde et, selon ses services, a formé 162 prix Nobel. Elle accueille cette année quelque 6.700 «étudiants internationaux», soit 27% du total.

L'université, qui facture des frais de scolarité annuels se comptant en dizaines de milliers de dollars par an, est la plus riche des États-Unis, avec un fonds de dotation évalué à 53,2 milliards de dollars en 2024.

AFP

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