Le Hamas remet sa réponse à la proposition américaine de trêve à Gaza, \
Cette photo prise depuis l’enceinte de l’hôpital arabe Al-Ahli, également appelé hôpital Maamadani (Baptiste), montre un nuage de fumée s’élevant après un bombardement israélien visant un bâtiment dans le quartier Daraj de la ville de Gaza, le 31 mai 2025. © Omar Al-Qattaa / AFP

Le Hamas a indiqué samedi soir avoir remis aux médiateurs sa réponse à la proposition américaine de trêve dans la bande de Gaza, jugée "complètement inacceptable" par Washington qui critique un retour en arrière.

Dans un communiqué publié samedi, le mouvement islamiste palestinien a indiqué avoir "soumis sa réponse à la dernière proposition de l'émissaire américain" pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, sans dire explicitement s'il l'avait acceptée.

Les États-Unis avaient indiqué plus tôt dans la semaine avoir reçu l'assentiment d'Israël à leur proposition, le président Donald Trump assurant vendredi qu'un accord sur un cessez-le-feu à Gaza était "tout proche".

Vendredi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait sommé le Hamas d'accepter la proposition américaine de trêve et de libération des otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023, sous peine d'"être anéanti".

En guerre depuis contre le Hamas dans la bande de Gaza, Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin au conflit. La situation humanitaire est catastrophique dans le territoire palestinien, où un blocus de plus de deux mois, partiellement assoupli la semaine dernière, a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité.

Le Hamas indique dans son communiqué que, dans la proposition d'accord, "dix prisonniers vivants de l'occupation (Israël, ndlr) retenus par la résistance seront libérés, en plus de la restitution de 18 corps, en échange d'un nombre convenu de prisonniers palestiniens" détenus par Israël.

Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, 57 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

La réponse du Hamas est "complètement inacceptable et cela ne fait que nous faire revenir en arrière", a déploré samedi M. Witkoff sur son compte X, ajoutant que le Hamas "devrait accepter la proposition que nous avons présentée comme base pour des pourparlers, que nous pouvons commencer dès la semaine prochaine", sans autres détails.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a lui aussi jugé "inacceptable" la réponse du Hamas, estimant qu'elle faisait "reculer le processus", selon un communiqué de son bureau samedi.

"Endroit le plus affamé au monde"

Une source au sein du Hamas proche des négociations a indiqué dans la soirée que la réponse du mouvement était "positive", mais insisté sur "la garantie d'un cessez-le-feu permanent et d'un retrait total d'Israël" de la bande de Gaza.

Le 19 mai, M. Netanyahou s'était dit ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive militaire, mais il avait toutefois ajouté qu'un tel accord devrait inclure l'"exil" du Hamas et le "désarmement" de la bande de Gaza, des exigences jusque-là rejetées publiquement par le mouvement palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu'à 70, et la remise par le Hamas de 5 otages vivants et 9 morts en échange de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d'otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 54.321 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Les négociations sur un cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre n'ont pas encore abouti depuis la reprise des combats à la mi-mars, à l'initiative d'Israël, après une trêve de deux mois à Gaza.

L'armée israélienne y a intensifié ses opérations militaires, dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité du territoire palestinien et de libérer les derniers otages qui y sont toujours retenus.

Vendredi, le porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, avait déclaré que la bande de Gaza était "l'endroit le plus affamé au monde", où "100% de la population est menacée de famine".

Par l'équipe de l'AFP à Gaza avec Benoît FINCK à Jérusalem / AFP

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