
Attention danger. L'équipe de France aborde l'Espagne de l'insaisissable Lamine Yamal avec une défense recomposée aux trois quarts, jeudi à Stuttgart en demi-finale de la Ligue des nations.
Trois des défenseurs qui ont renversé la Croatie (2-0, 5 t.a.b. à 4) en mars en quarts de finale retour sont absents, épuisés par une longue saison: Dayot Upamecano et William Saliba en charnière, et Jules Koundé à droite. Seul Théo Hernandez (37 sélections, 2 buts) est toujours de la partie.
Dans cette configuration, Ibrahima Konaté (22 sél., 0 b.), en concurrence depuis des mois avec Saliba pour le poste en défense centrale aux côtés d'Upamecano, part favori pour commander la défense.
Mais "Ibou" reste sur une prestation ratée au match aller en mars (défaite 2-0) à Split où il avait même été sorti à la pause et il s'était déjà fait doubler par le Gunner au Championnat d'Europe en Allemagne. "Ne pas jouer durant l'Euro a été une remise en question de ma propre personne, j'ai beaucoup appris, il y aura d'autres échéances", disait Konaté.
Le joueur de Liverpool, qui a promené sa fameuse bonne humeur à Clairefontaine depuis le début du rassemblement des Bleus, est tout de même revenu dans la rotation en jouant cinq matches sur six à l'automne et a une chance à saisir à Stuttgart.
"Un vivier exceptionnel"
Les trois absents "sont des joueurs super importants", reconnaît Konaté, "mais on est l'équipe de France, on a un vivier exceptionnel".
S'il redoute que les Bleus manquent "d'automatismes", il a "confiance en (ses) partenaires".
Ces absences "quand ça tombe sur un match face à l'Espagne avec son potentiel offensif, ce n'est pas l'idéal, admet Didier Deschamps, mais je ne dirais pas qu'on est affaiblis, parce que ceux qui vont jouer demain, je compte sur eux".
Pour accompagner Konaté dans l'axe, le sélectionneur a le choix entre des joueurs d'expérience mais qui n'ont plus joué en Bleu depuis un moment, Benjamin Pavard, Lucas Hernandez ou le revenant Clément Lenglet, voire deux débutants, Loïc Badé et Pierre Kalulu.
Pavard, finaliste malheureux de la Ligue des champions avec l'Inter Milan, corrigé par le Paris Saint-Germain (5-0), n'a plus été titulaire depuis le 23 mars 2024 pour une spectaculaire défaite contre l'Allemagne (2-0) à Lyon.
C'était d'ailleurs le dernier match en Bleu de Lucas Hernandez (37 sél., 0 b.), longtemps blessé. Ce jour-là Pavard (55 sél., 5 b.) était en défense centrale et l'aîné des Hernandez dans le couloir gauche.
Les deux pourraient se retrouver sur le terrain contre l'Espagne avec cette fois le tout frais champion d'Europe en charnière et l'immortel buteur de France-Argentine 2018 (4-3) à droite.
Contenir Yamal
Dans ce couloir, le titulaire Koundé est absent et même si Pavard est apparu fatigué à Munich lors de la finale de la Ligue des champions, où il revenait d'une blessure à la cheville gauche, il a bien plus d'expérience que Malo Gusto (1 sél., 0 but). L'ancien lyonnais a réussi une bonne saison à Chelsea (32 matches en Premier League) mais il a manqué sa finale de Ligue Conférence en étant coupable sur l'unique but du Betis Séville avant d'être sorti à la mi-temps (4-1).
Rappelé pour la première fois depuis près de quatre ans, Clément Lenglet (15 sél., 1 but) postule aussi en charnière.
Le joueur de l'Atlético Madrid a l'avantage de bien connaître les Espagnols, notamment Yamal, qui avait tourmenté les Bleus en demi-finale de l'Euro-2024 (2-1) et marqué un but magnifique.
"Lamine, c'est exceptionnel pour son âge (17 ans) ce qu'il fait sur le terrain, prévient Lenglet. La manière de le contenir, ça va être comme d'habitude d'essayer de défendre en bloc, d'être proche de lui pour lui laisser le moins d'espaces possible".
Défenseurs à zéro sélection, Kalulu et Badé semblent trop inexpérimentés pour une demi-finale contre les champions d'Europe espagnols que Deschamps considère comme "la meilleure équipe du monde".
Si Badé a déjà fréquenté le groupe, le Milanais vient d'être appelé pour la première fois. "J'ai à coeur de pouvoir montrer de quoi je suis capable", promet Kalulu, dernier arrivé d'une défense à rebâtir.
Avec AFP
Commentaires