Cessez-le-feu à Gaza: veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est réuni pour discuter de la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne, au siège de l’ONU à New York, le 18 avril 2024. ©Angela Weiss / AFP

Les États-Unis ont une nouvelle fois empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU de réclamer un cessez-le-feu et l'accès humanitaire à Gaza, premier véto de la nouvelle administration Trump au moment où leur allié israélien fait face à une pression internationale croissante.

Ce texte, « inacceptable pour ce qu'il dit et inacceptable pour ce qu'il ne dit pas », « saperait les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu qui reflète la réalité sur le terrain, et encouragerait le Hamas », a justifié l'ambassadrice américaine à l'ONU par intérim Dorothy Shea juste avant le vote.

Silencieux sur ce dossier depuis un an, le Conseil peine à parler d'une seule voix depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, bloqué plusieurs fois par des vétos américains, mais aussi russes et chinois.

Dans ce contexte, il n'a pas tenté de sortir du silence depuis novembre, lorsque les États-Unis de Joe Biden avaient bloqué un texte réclamant aussi un cessez-le-feu.

Le projet de résolution, soumis au vote par les dix membres non permanents du Conseil, a recueilli 14 voix pour et une contre.

Selon le texte consulté par l'AFP, il exigeait « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » et la libération sans condition des otages.

Soulignant la « situation humanitaire catastrophique » dans le territoire palestinien, il réclamait la levée « immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle », y compris par l'ONU.

 

«Jugés par l'Histoire»

Après plus de deux mois et demi de blocage, Israël autorise à nouveau depuis le 19 mai l'entrée à Gaza d'une quantité limitée de camions de l'ONU, qui parle d'une « goutte d'eau » dans l'océan des besoins dans le territoire ravagé par 20 mois de guerre.

En parallèle, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis, a mis en place des centres de distribution d'aide dénoncés par l'ONU comme contraires aux principes humanitaires.

Alors que plusieurs drames ont eu lieu ces derniers jours près de ces centres, faisant des dizaines de morts, les Nations unies les ont décrits comme de «pièges mortels» où des Palestiniens affamés sont forcés à marcher «entre des barbelés», entourés par des gardes privés armés.

«Nous serons tous jugés par l'Histoire sur ce que nous avons fait pour stopper ce crime contre le peuple palestinien», a déclaré mardi l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, appelant le Conseil à agir.

L'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon fustige de son côté le projet de texte.

«Cette résolution ne fait pas avancer l'assistance humanitaire. Elle la sape. Elle ignore un système qui fonctionne pour favoriser un objectif politique», doit-il déclarer au Conseil, selon des propos diffusés par ses services. «Elle ignore la seule partie qui met toujours en danger les civils de Gaza : le Hamas».

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre qui ravage Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La dernière résolution du Conseil de sécurité date de juin 2024 : il s'agissait du soutien à un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, cessez-le-feu qui ne s'était pas matérialisé avant janvier 2025.

AFP

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